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La Première ministre de RDC avance le chiffre de 7.000 tués depuis janvier dans l’est

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Democratic Republic of Congo (DRC) Prime Minister Judith Suminwa arrives to attend the 38th African Union (AU) Summit, where leaders will elect a new head of the AU Commission, at the AU Headquarters in Addis Ababa on February 15, 2025. (Photo by Amanuel Sileshi / AFP)

Kinshasa, DR Congo – La Première ministre de République démocratique du Congo (RDC) Judith Suminwa Tuluka a avancé lundi le chiffre de plus de 7.000 morts, dont de nombreux civils, depuis janvier dans les combats dans l’est du pays, un chiffre difficile à vérifier.

Début février, l’ONU avait fait état de plus de 3.000 tués depuis le 26 janvier et l’offensive du groupe armé M23, sur Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, prise fin janvier.

Lundi, l’agence humanitaire de l’ONU Ocha, a indiqué avoir recensé au 14 février, 3.082 blessés et 842 décès dans les seuls hôpitaux de Goma et sa périphérie.

A Goma, comme à Bukavu – chef-lieu du Sud-Kivu, prise le 16 février – la Croix-Rouge a également enterré de nombreux corps, souvent non identifiés, ramassés dans les rues.

« La situation sécuritaire et humanitaire dans l’est de la RDC a atteint des niveaux alarmants », a déclaré Judith Suminwa Tuluka devant le Conseil des droits de l’Homme à Genève.

« Plus de 7.000 compatriotes » ont été tués depuis janvier dans l’est de la RDC, dont « une masse importante de personnes civiles », a ensuite affirmé la Première ministre de RDC à la presse.

Le groupe armé M23, soutenu par quelque 4.000 soldats rwandais selon des experts de l’ONU, a repris les armes fin 2021 contre le gouvernement du président Félix Tshisekedi.

Il s’est depuis emparé de vastes pans de territoire dans l’est de la RDC, riche en minerais et ravagé par des conflits depuis trois décennies.

– hôpitaux débordés

La récente progression rapide du M23 et des forces rwandaises a provoqué la fuite de milliers de personnes, et le conflit a aggravé une situation humanitaire déjà catastrophique.

Des habitants ont récemment fait état d’exactions commises dans leur fuite par des soldats de l’armée de RDC en déroute.

Si la vie reprend progressivement son cours à Goma et Bukavu, la criminalité violente augmente dans les deux villes, possiblement en raison « de la circulation d’armes abandonnées par les militaires » de l’armée de la RDC, constate l’Ocha lundi.

En outre, « les six principaux hôpitaux de Goma (…) sont toujours débordés face à l’afflux de blessés » et les structures médicales « redoutent désormais une rupture imminente de stocks de médicaments ».

Par ailleurs, les récents combats ont aussi « exacerbé l’insécurité alimentaire » dans la cité d’un million d’habitants, selon l’agence onusienne.

« La chaîne d’approvisionnement » entre producteurs, marchés et consommateurs, « a été gravement perturbée », entraînant une flambée des prix et une pénurie de produits sur le marché local, et au moins 3.000 tonnes de vivres ont été pillées dans un entrepôt du Programme alimentaire mondial (PAM) à Goma.

Lundi, les écoles ont rouvert à Bukavu, mais peu d’élèves se sont présentés à l’appel, a constaté un correspondant de l’AFP.

Plusieurs chefs d’établissements, publics et privés, ont confirmé à l’AFP être loin d’avoir fait le plein.

« Beaucoup de parents n’ont pas envoyé leurs enfants, des salles de classes sont vides » et d’autres peu remplies, explique ainsi Adolphe Mujunju, préfet du complexe scolaire privé La Fontaine.

Le contexte sécuritaire n’est « pas du tout rassurant », estime Anuarite Feza, mère au foyer d’une trentaine d’années, « je vais d’abord observer comment ça va se passer » avant d’envoyer les enfants à l’école.

– divergences –

Ces derniers jours, le M23 semble avoir marqué une pause dans son offensive, à l’approche d’Uvira, localité située au nord-ouest du lac Tanganyika et qui fait face à Bujumbura la capitale économique du Burundi.

Dans ce contexte, le président Tshisekedi a rencontré dimanche à huis clos à l’aéroport de Kinshasa son homologue burundais Evariste Ndayishimiye, qui a effectué un déplacement-éclair dans la capitale congolaise.

Selon un haut responsable burundais, « ils ont discuté de la situation préoccupante » dans l’est de la RDC et de « ce qu’ils doivent faire dans les prochains jours ».

Le Burundi avait déployé depuis 2023 plus de 10.000 soldats en soutien à l’armée de la RDC.

Mais il a commencé à retirer ses troupes face à l’avancée du M23 et de ses alliés rwandais, avaient affirmé à l’AFP ces derniers jours des sources militaires burundaises, malgré les démentis officiels.

Un haut gradé de l’armée burundaise a assuré lundi à l’AFP que les deux chefs d’Etat voulaient « aplanir des divergences » dans la collaboration entre leurs deux armées, laquelle « a été problématique pendant les affrontements » contre le M23 et les forces rwandaises.

Ces informations n’ont pas pu être vérifiées par l’AFP.

© Agence France-Presse

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