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RDC: nouvelle avancée du M23 dans l’est, Goma toujours plus encerclée

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Soldiers from the 21st DP Battalion of the DRC Armed Forces (FARDC) deployed as part of Operation Shujaa, look on, on the road between Beni and Bulongo, North Kivu, in the east of the Democratic Republic of Congo, on December 17, 2024. Since the end of 2021, Uganda has deployed troops in the north-east of the DRC, in the Beni region and in Ituri, officially to help the Congolese army fight the ADF (Allied Democratic Forces) rebels affiliated to the Islamic State (ISIS). This operation, dubbed ‘Shujaa’, succeeded in bringing a semblance of peace to the area around Beni as far as the Ugandan border, but it dispersed the ADF into isolated areas where they continue to carry out bloody attacks on civilians. In the areas secured by the UPDF, the local population appreciates the return of peace, but wonders about the real intentions of Kampala, whose cohabitation with Congolese civilians and soldiers is causing tensions. (Photo by PHILÉMON BARBIER / AFP)

Goma, DR Congo – L’armée congolaise a reconnu « une percée » mardi du M23 dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), le groupe armé qui combat le gouvernement de Kinshasa dans la région avec le soutien du Rwanda et son armée s’emparant de Minova, nœud commercial ravitaillant Goma.

Depuis des mois, la localité de quelque 65.000 habitants dans la province du Sud-Kivu craignait une offensive des combattants du M23 (« Mouvement du 23 mars »). La cité enclavée à l’ouest de Goma, coincée entre le lac Kivu et les montagnes du Masisi, est finalement tombée lundi à l’aube.

« L’ennemi a fait une percée sur Bweremana au Nord-Kivu et Minova au Sud-Kivu », les deux localités étant distantes de seulement quelques kilomètres, a déclaré le porte-parole de l’armée, le général Sylvain Ekenge, dans un rare communiqué des FARDC.

Plus tôt dans la journée, une source militaire avait annoncé à l’AFP que des échanges de tirs étaient encore en cours mais reconnu que « l’ennemi a pris Minova ».

Selon Shosho Ntale, chef coutumier de l’agglomération joint par téléphone, « le M23 est arrivé à 06H00 (04H00 GMT). La population est en fuite ».

Cette nouvelle conquête du groupe armé, qui depuis sa résurgence fin 2021 n’a cessé d’étendre son contrôle territorial dans l’est de la RDC, est la dernière d’une série d’avancées significatives réalisées au cours des dernières semaines.

Début janvier, le M23 a notamment ravi Masisi-centre, la capitale administrative du territoire du même nom située à 80 km de Goma et comptant environ 40.000 habitants.

La bataille se déroule actuellement sur plusieurs fronts autour de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu déchirée par des conflits depuis trente ans. Il est difficile de prédire si le M23 planifie une offensive sur Goma, tombée brièvement aux mains du groupe armé en 2012.

Mais les combats les plus proches se tiennent désormais dans les collines de Sake, à une vingtaine de kilomètres seulement de la ville. Depuis lundi, les détonations résonnent jusqu’à Goma, selon des journalistes de l’AFP.

Selon les FARDC, « l’armée rwandaise et ses pantins du M23 sont contenus et repoussés » dans cette zone. En juillet, un rapport d’experts de l’ONU avait établi qu’entre 3.000 et 4.000 soldats rwandais combattaient aux côtés du M23 et que Kigali avait « de facto » pris le « contrôle et la direction des opérations du M23 ».

– Des déplacés en masse –

Minova était jusqu’ici un point de ravitaillement vers Goma. Située sur une autre rive du lac Kivu, la capitale provinciale d’environ un million d’habitants est quasi encerclée par les combats et des centaines de milliers de déplacés s’entassent en périphérie.

Avec de nombreux axes vers Goma coupés par les combats, hommes et vivres traversaient le lac pour un voyage d’une vingtaine de kilomètres, sur des embarcations souvent surchargées. Les naufrages sont fréquents sur le lac et les bilans peu fiables. Il y a rarement une liste des passagers bien établie.

Depuis lundi matin, selon des sources locales, les bateaux transportent des populations qui fuient Minova et cherchent refuge à Goma.

« Nous continuons à recevoir les déplacés qui arrivent en masse », a alerté Ishara Kaziwa, chargé de la protection du camp de Lushagala en périphérie de Goma. « Nous avons déjà reçu plus de cent ménages ».

« Les rebelles disent qu’ils amènent la paix et que nous n’avons rien à craindre », raconte un habitant de Minova joint par téléphone. Mais apeuré par les combats, celui-ci refuse de donner son nom.

L’ONU avait déjà estimé la semaine dernière que 237.000 personnes avaient dû quitter leur foyer depuis début janvier, évoquant une « escalade des affrontements ».

Le nombre de blessés amenés sur des brancards par des proches ou des membres de la communauté à l’hôpital de Goma soutenu par le CICR, souvent au prix d’un périple à pied de plusieurs heures, a également dramatiquement augmenté.

Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), en charge de la chirurgie de guerre dans cet établissement, plus de 200 blessés, dont des enfants, ont été accueillis au cours des trois dernières semaines, majoritairement des civils touchés par des balles ou des éclats dans des tirs d’obus.

© Agence France-Presse

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