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RDC: près de Goma, l’inquiétude enfle à l’approche du M23

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People carry their possessions on the back of their motorbike as they flee to refugee camps near to Goma, on January 22, 2025. The M23 group which is fighting the Congolese army in eastern Democratic Republic of Congo on January 21, 2025 seized Minova, a trading hub that supplies the city of Goma, security and local sources told AFP. Fighting is now taking place on several fronts around Goma and hundreds of thousands of people are displaced around the outskirts of the city, raising fears again about the city's fate. (Photo by Jospin Mwisha / AFP)

Goma, DR Congo – Bagages sur le dos, ils ont circulé toute la matinée mercredi sur la route menant au centre-ville de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

People carry their possessions on the back of their motorbike as they flee to refugee camps near to Goma, on January 22, 2025. The M23 group which is fighting the Congolese army in eastern Democratic Republic of Congo on January 21, 2025 seized Minova, a trading hub that supplies the city of Goma, security and local sources told AFP. Fighting is now taking place on several fronts around Goma and hundreds of thousands of people are displaced around the outskirts of the city, raising fears again about the city’s fate. (Photo by Jospin Mwisha / AFP)

Les déplacés affluent de Minova, cité portuaire conquise par le M23, un groupe armé soutenu par Kigali qui ne cesse de gagner du terrain aux dépens de l’armée congolaise, dans la région où le conflit redouble d’intensité depuis le début de l’année.

Certains déplacés ont déjà dû fuir leur foyer à plusieurs reprises, au gré des soubresauts d’un conflit qui dure depuis plus de trente ans, et depuis 2021, des percées successives du M23 et des reculs de l’armée congolaise.

« Partout où nous allons, nous nous retrouvons dans une situation incertaine », se désespère Anuarite Nabintu, une déplacée rencontrée par l’AFP sur la route.

En s’emparant de Minova, située à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Goma, le M23 qui encerclait déjà pratiquement la ville, a encore resserré son étreinte.

Les positions du M23 et des Forces armées congolaises (FARDC) ne sont plus séparées que par un étroit bras d’eau. Au sud-est, se trouve une presqu’île menant à Minova et occupée par le M23. Côté nord, le port de Nzulo, à proximité de la capitale provinciale sur la même rive.

Pour répondre à cette nouvelle menace, l’armée congolaise a annoncé mercredi dans un communiqué la suspension de la circulation des petites embarcations sur le lac, afin d’éviter les infiltrations ennemies.

Les FARDC ont également déployé de l’artillerie lourde à proximité du port de Nzulo et des camps de déplacés non loin, selon des sources humanitaires, provoquant l’exode des populations.

– « Partir aussi » –

Mercredi matin, les déplacés fuyant Minova se sont ainsi mêlés à d’autres qui craignaient des échanges de tirs entre belligérants et ont fui leurs camps situés dans les zones sous contrôle de l’armée congolaise.

Certains ont trouvé des familles d’accueil dans le centre-ville; d’autres se sont dispersés dans les nombreux camps entourant Goma, où s’entassent plus de 100.000 personnes dans des conditions humanitaires extrêmement précaires.

Dans le camp de Sam Sam, à quelques centaines de mètres des camps évacués et de potentiels combats à venir, la plupart des habitants ne se sont pas encore résolus à fuir. Mais les visages sont inquiets.

« Si la situation persiste, même les locataires de ce camp devront partir vers la ville de Goma », s’inquiète Kadibanga Batungi, résident du camp.

« Ces gens ne peuvent pas accepter de vivre ici avec le M23 à proximité. La présence des déplacés de Nzulo nous réconfortait, mais comme ils viennent de partir, nous allons probablement tous partir aussi », dit-il.

Le camp déjà bondé a reçu environ 500 déplacés de Minova depuis que les violences se sont intensifiées dans la zone, selon Aristide Sadiki Bichichi, secrétaire du camp.

« Ils mènent une vie plus difficile que nous », déplore M. Sadiki Bichichi. Les ONG interviennent difficilement dans les environs à cause des risques de bombardements.

Livrés à eux-mêmes, certains habitants du camp de Sam Sam laissent éclater leur colère.

« Nous avons laissé nos ménages, nos enfants, nos biens. On ne sait pas ce que fait le gouvernement! », s’indigne David Bonzi, un déplacé venu du territoire voisin de Masisi, en partie occupé par le M23.

« Nous appelons notre gouvernement à nous approvisionner en armes », lance-t-il face à un groupe de jeunes ruisselants sous la pluie.

Au centre-ville de Goma, où résonne parfois le bruit lointain des armes, une apparente normalité règne pourtant encore.

Commerces et services sont ouverts, policiers et militaires veillent aux intersections. Malgré les tensions diplomatiques, le poste frontière entre la RDC et le Rwanda est ouvert et de nombreux ressortissants des deux pays voisins circulent dans les deux sens.

© Agence France-Presse

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