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En Tunisie, une barge-hôpital pour remettre en forme des espèces de tortues protégées

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Marine specialists treat a sea turtle on a care barge in Tunisia's Kerkennah Island, the only one in the Mediterranean, on December 18, 2024. Harbouring netted enclosures underwater, the barge is used to treat injured loggerhead turtles, allowing the threatened species to receive care in saltwater, its natural habitat, and is the first floating rehabilitation centre for the species in the Mediterranean, organisers of the UN-funded project said. (Photo by Akim REZGUI / AFP)

On a barge hundreds of metres off the Kerkennah Islands in southern Tunisia, a group of students watches intently as Besma, a recovering sea turtle, shuffles towards the water and dives in.

A quelques centaines de mètres du rivage des îles Kerkennah en Tunisie, un groupe d’étudiants observe Besma, une tortue protégée, regagner la mer après des soins sur une barge-hôpital unique pour la région.

« C’est très important que les tortues puissent se rétablir dans leur habitat naturel », explique Hamed Mallat, un biologiste qui dirige cette « station de réhabilitation de tortues marines », un projet soutenu par les Nations unies.

Installée en pleine mer, la barge entourée de filets et de bouées, est, selon M. Mallat, « la première de ce type en Tunisie et en Méditerranée ».

Autre particularité: « c’est un grand espace où la tortue est plus à l’aise pour se déplacer et manger dans son milieu naturel », explique à l’AFP M. Mallat, membre de l’association locale Kraten de développement durable.

Il a lancé cet hôpital flottant pour les tortues de l’espèce protégée « caouanne » en décembre, en recyclant une ancienne cage d’aquaculture.

L’enclos qui s’étend sur 150 m2 peut recevoir jusqu’à cinq tortues marines.

Chaque année, environ 10.000 tortues « caouanne » — appelée « caretta caretta » et considérée comme l’une des plus vulnérables — finissent attrapées dans les filets de pêche au large des côtes tunisiennes.

Le programme européen Life Medturtles qui couvre cinq pays méditerranéens (Albanie, Italie, Espagne, Tunisie et Turquie) a mis en évidence un taux de mortalité très élevé, de 70%, lié aux filets maillants — suspendus verticalement à des flotteurs — où les tortues se retrouvent prises au piège.

Ce sont souvent les pêcheurs eux-mêmes qui apportent les tortues blessées aux biologistes et vétérinaires.

Pour Sarah Gharbi, une étudiante de 24 ans en halieutique et environnement de l’institut d’agronomie Insat, venue assister au lâcher de Besma: « c’est une application directe des choses théoriques que nous étudions ». « C’est aussi une première interaction avec des espèces marines que nous ne voyons généralement pas en Tunisie dans le cadre de nos études. C’est nouveau et enrichissant », dit-elle.

Besma, 20 ans et prête pour ses premières pontes, a été munie d’une balise pour suivre son comportement migratoire qui, comme pour beaucoup d’espèces, connaît des changements sous l’effet du réchauffement climatique, de la surpêche et de la pollution.

« Il y a un manque de recherches en Tunisie », souligne M. Mallat, qui espère accueillir des touristes l’été sur la plateforme pour sensibiliser petits et grands à la protection des tortues.

© Agence France-Presse

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