Home POLITIQUE Le PDG en quête de réinvention après l’ère Bongo

Le PDG en quête de réinvention après l’ère Bongo

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Des partisans du président gabonais Ali Bongo Ondimba et du Parti démocratique gabonais au stade Nzeng-Ayong à Libreville, le 10 juillet 2023. © Steeve JORDAN / AFP

Résumé

Le Parti Démocratique Gabonais (PDG), autrefois dirigé par la famille Bongo, tente de se redéfinir après la chute d’Ali Bongo. Malgré des défis internes et des menaces externes, le parti appelle à soutenir le projet de Constitution porté par le président de transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, tout en préparant son avenir politique.


LIBREVILLE — Le Parti Démocratique Gabonais (PDG), autrefois maître du pouvoir gabonais sous Omar et Ali Bongo, s’efforce de se réinventer après une année tumultueuse marquée par la chute de ses dirigeants historiques et de nombreuses turbulences internes. Lors d’un rassemblement tenu le 12 octobre au Palais des sports de Libreville, le parti a rassemblé ses militants pour un appel solennel à soutenir la nouvelle Constitution défendue par le président de transition, Brice Clotaire Oligui Nguema.

Un appel à la survie du PDG

L’événement, qui a vu une participation enthousiaste de militants du parti, a été marqué par des chants en l’honneur d’Omar Bongo, rappelant l’héritage politique de la famille Bongo. Pourtant, derrière l’apparente célébration, le parti fait face à une réalité bien différente. En un peu plus d’un an, Ali Bongo Ondimba, réélu président en août 2023, a été renversé par un coup d’État militaire, plongeant le PDG dans une période d’incertitude.

Les répercussions de la chute d’Ali Bongo ont été immédiates et sévères. Des membres influents du parti, comme Steeve Nzegho Dieko, ont été arrêtés ou placés en résidence surveillée, tandis que d’autres cadres ont démissionné ou se sont éloignés de la scène politique. Ali Bongo lui-même, après avoir été assigné à résidence, a annoncé en septembre son retrait définitif de la vie politique gabonaise.

Le PDG face à l’avenir incertain

Le PDG, autrefois parti unique sous Omar Bongo, cherche à se reconstruire. Le bureau provisoire, désigné en mars 2024, reste en place avec à sa tête Angélique Ngoma, assistée de Paul Biyoghe Mba, ancien Premier ministre, et Jeannot Kalima, ministre actuel de l’Énergie. Cependant, l’absence notable d’Alain-Claude Bilie-By-Nze, ancien deuxième vice-président du parti qui a démissionné en avril, souligne les divisions au sein du parti.

Le parti prévoit d’élire un nouveau président lors d’un congrès dont la date reste à déterminer. Initialement prévu pour 2027, ce congrès pourrait être avancé pour clarifier la “nouvelle ligne politique” du PDG et déterminer son avenir, notamment en vue de l’élection présidentielle programmée pour 2025.

Un soutien discret mais stratégique à Oligui Nguema

Malgré les incertitudes, le PDG a exprimé son soutien au projet de Constitution proposé par le président de transition, Brice Clotaire Oligui Nguema. Lors de la réunion du 12 octobre, Paul Biyoghe Mba a exhorté les militants à voter massivement en faveur de la nouvelle Constitution lors du référendum à venir, bien que la date de celui-ci n’ait pas encore été annoncée. “Nous sommes à un moment crucial de l’histoire de notre pays”, a-t-il déclaré, soulignant que le PDG est prêt à soutenir “de manière responsable” le président de transition.

Cette position est loin d’être anodine. Le Dialogue National Inclusif, organisé par Oligui Nguema en mai 2024, avait envisagé la suspension du PDG et de plusieurs autres partis politiques, ainsi que l’inéligibilité de certains de ses cadres. Pour l’instant, aucun texte officiel n’a confirmé ces mesures, laissant le parti dans une position précaire. Cependant, le soutien apporté par le PDG à Oligui Nguema semble être un geste stratégique visant à maintenir son influence dans le paysage politique gabonais.

Un parti à la croisée des chemins

Avec plus de 1 500 nouveaux adhérents enregistrés récemment, le PDG cherche à redonner un souffle à sa base militante. Mais la question reste de savoir si le parti pourra désigner un candidat pour l’élection présidentielle de 2025, ou s’il continuera à soutenir discrètement le régime de transition d’Oligui Nguema. Le prochain congrès du PDG sera déterminant pour répondre à cette question, ainsi que pour fixer sa nouvelle stratégie politique.

En attendant, le parti doit naviguer entre un passé marqué par la domination des Bongo et un futur incertain. Le référendum à venir sur la nouvelle Constitution, ainsi que les élections présidentielles de 2025, pourraient sceller le sort de ce parti historique.

© 2024 – O Bulamba/ADR

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