Félix Tshisekedi, Paul Kagame, Yoweri Museveni et Uhuru Kenyatta se sont rencontrés secrètement en marge de la signature du traité d’adhésion de la RDC à la CAE.
Il n’y avait aucune preuve photographique ou commentaire final. Le 8 avril à Nairobi, les présidents Félix Tshisekedi, Paul Kagame, Yoweri Museveni et Uhuru Kenyatta se sont rencontrés à huis clos pour discuter du pacte d’adhésion de la RDC à la Communauté des États de l’Afrique de l’Est (CAE). Très peu d’informations ont fuité sur le sujet de leurs discussions, qui ont été décrites comme « honnêtes mais douloureuses » par l’entourage de Tshisekedi.
Si l’on insiste de la part de Kigali sur le fait que les négociations visaient avant tout à relancer l’adhésion de la RDC à ce nouveau bloc régional, diverses sources diplomatiques et présidentielles à Kinshasa confirment qu’un autre sujet était au cœur des discussions : la réanimation du M23.
Ce problème, qui avait déjà été discuté lors de la rencontre de Félix Tshisekedi avec Paul Kagame à Aqaba (Jordanie) le 24 mars, a refait surface ces dernières semaines à la suite de l’intensification des affrontements entre les membres de cette force rebelle et l’armée congolaise dans la région de Rutshuru, au Nord-Kivu. Bien qu’il ait été vaincu militairement en 2013, le M23 a connu un retour d’activité inattendu à partir de novembre 2021. C’est inconnu, mais de nouveaux combats ont alimenté les craintes d’un soutien rwandais.
Après la reprise des affrontements entre les éléments du M23 et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) le 27 mars, et l’adhésion de Kinshasa à la CAE deux jours plus tard, les discussions entre Félix Tshisekedi et Uhuru Kenyatta pour convenir d’un sommet quadripartite coïncidant avec la cérémonie de signature du traité se sont intensifiées.
Selon de multiples sources diplomatiques et proches de Tshisekedi, les chefs d’Etat se sont mis d’accord sur l’importance de parvenir à un accord sur une solution non militaire. Les mêmes sources confirment que ce dernier a accepté d’organiser des discussions avec les membres du M23 sur une base préliminaire.
Ce débat pourrait commencer « dans les deux semaines », mais à quel niveau de l’État est inconnu. Pour l’instant, le rapatriement des membres du M23 vivant encore au Rwanda et en Ouganda est supervisé à Kinshasa par le Mécanisme national de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, présidé par Claude Ibalanky.
Cependant, la perspective de discussions avec les rebelles soulève certaines préoccupations, notamment entre diverses chancelleries, en particulier compte tenu du début récent du nouveau programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion (DDR). Quoi qu’il en soit, la question est suivie de près à Kinshasa ainsi qu’à Nairobi, où se trouve la mission de l’envoyé spécial des Nations Unies pour les Grands Lacs, Huang Xia. Bintou Keta, le chef de la MONUSCO, a également rencontré Félix Tshisekedi quelques jours avant la visite du président congolais à Nairobi, selon nos connaissances.
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