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RDC : CE SILENCE CRIMINEL DE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE SUR 25 ANS DES CRIMES IMPUNIS AU CONGO

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RDC : Ce silence criminel de la communauté internationale sur vingt-cinq ans des crimes impunis au Congo.

Déplacements forcés, pillages, exécutions, massacres et viols, depuis plus de vingt-cinq ans, l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) est défriché par des conflits meurtriers.

Tribune de Didier Amani SANGARA

C’est terrifiant de voir ce qui se passe au Congo depuis 1996. Les Congolais ne sont pas en mesure de fuir, car les crimes sont commis par les étrangers à l’intérieur de leur pays. Tous semblent pris dans un « vertige de tueries pour le pouvoir, pour l\’argent, pour s\’accaparer des richesses du Congo en toute impunité, dans l\’indifférence générale ». On a l’impression que rien ne se passe dans ce pays, et pourtant la guerre déclenchée en 1996 perdure et les massacres perpétués au Congo sont continus. Les massacres continuent jour après jour et sont un vrai désastre. Et malgré le nombre conséquent de morts, le terme de génocide n\’est pas encore admis officiellement par les grandes instances internationales.

Appâter et tuer

Les victimes se comptent par centaines de milliers, voire par millions, et les auteurs de ces crimes sont innombrables : une multitude de mouvements rebelles, mais aussi des armées régulières, dont celles du Congo-Kinshasa et des pays voisins, l’Ouganda et le Rwanda. Ils commettent leurs forfaits en toute impunité́ et dans l’indifférence quasi-générale, tandis que les multinationales continuent de profiter des richesses du sol et du sous-sol congolais, notamment le cuivre, le cobalt et l’uranium.

Lorsque le Rwanda avait envahi le Zaïre, l’AFDL s’était servi des organisations humanitaires, les Nations Unies et des journalistes comme moyen pour localiser et exécuter les réfugiés rwandais au sol congolais. Des témoignages inquiétants confirmaient en outre que le FPR avait usé de « supercherie pour pénétrer le HCR ainsi que d’autres organisations humanitaires ». Des soldats de l’AFDL avaient notamment été aperçus à bord de camions abordant l’emblème du HCR. Stephen Smith, un journaliste travaillant pour le quotidien français Libération, se trouvait dans l’Est du Zaïre pendant la crise vécue par les réfugiés. Deux sources indépendantes lui avaient assuré que les Etats-Unis avaient offert assistance à l’AFDL du feu Laurent Désiré KABILA. Dans un entretien qu’il avait accordé à Judi Rever, Smith avait déclaré que la CIA avait installé une antenne satellite dans la résidence de Mobutu à Goma, après sa saisie par le groupe de libération du Congo. « Un coup de pouce incroyable offert à KABILA dans la surveillance des déplacements militaires, mais également des citoyens, en particulier ceux des réfugiés rwandais ».

Des preuves plutôt convaincantes ont démontré que les Etats-Unis ont piloté les événements tragiques dans la région des Grands Lacs Africain, afin de mettre un terme au régime de Mobutu, et ce, au prix d’un lourd tribut humain. Ce qu’ils désiraient, c’était d’attirer les multinationales afin qu’elles exploitent les immenses ressources naturelles du Congo Kinshasa. Et comme soulignait dans le livre intitulé : « Rwanda, l’Eloge du sang » de la journaliste canadienne Judi Rever ; en 2009, Sarkozy défenseur de longue date de la politique étrangère des Etats-Unis, ne faisait que s’inspirer des faucons politiques américains tels que Herman Cohen et Peter Pham en évoquant le « spectre de la balkanisation du Congo» au profit du Rwanda et exhortait le Congo à envisager d’accorder une partie de ses richesses minérales au Rwanda.

L’ambassadeur Cohen plaidait publiquement en faveur d’un accès officiel du Rwanda dans l’Est du Congo et le président Paul Kagame continuerait de jouer les prédateurs dans la région jusqu’à ce qu’il obtienne officiellement une partie des gisements de minerais au Kivu. La meilleure récompense qui constituerait un affront à la souveraineté du Congo et aux victimes des guerres provoquées par Washington et Kagame. Quant à Peter Pham, alors directeur du Centre Afrique du Conseil de l’Atlantique, en 2012 plaidait en faveur de la scission du Congo et légitimait les agissements meurtriers des milices étrangères CNDP et M23.

Rapport mapping

Si dans le rapport « Mapping », on nous indique qu’il y a eu des crimes commis aux réfugiés Hutu exilés au Zaïre en 1994 ; pourquoi prétendre rendre justice aux personnes mêmes dont les Nations unies avaient renoncé à l’envoi d’une force de protection civile ? Et les académiciens, les diplomates et les journalistes pro-Kigali semblèrent considérer que ces réfugiés constituaient des « cibles légitimes pour les forces tutsies ». Or, le nombre des réfugiés était déterminant dans la décision du Conseil de sécurité des Nations unies d’approuver ou non, le déploiement d’un contingent militaire international chargé de la protection des réfugiés au Zaïre.

Le sang se glace d’effroi dans nos corps, quand on entend les Nations unies brandir les valeurs démocratiques prétendument si chères à leur cœur. Et je pense qu’aujourd’hui, les Congolais ont le droit de savoir que les « érudits occidentaux et les Nations unies » n’ont pas les mains propres aux « crimes et massacres perpétrés » en RD Congo. Et c’est inacceptable et absurde que le gouvernement Congolais est attribué un nouveau mandat à la MONUSCO pour mettre en œuvre la justice transitionnelle en RDC. Ça parait anormale de demander à une personne d’être le « Juge des crimes dont elle est la seule commanditaire ». Aujourd’hui le gouvernement Congolais s’est fait manipulé par Washington pour dissimuler leurs crimes dont la responsabilité est partagée.

Pointer les criminels

Exploitant l’histoire du Congo, il y a lieu de mettre en évidence le combat contre la paix et la prospérité en RDC mené par les USA. Ce sont eux qui ont instrumentalisé Congolais et pays du rift africain pour créer l’« Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) » dont la campagne martiale pour chasser Mobutu sur instigation américaine qui a donné lieu à « l’hécatombe des Congolais et aux pillages de leurs ressources par les peuples des pays du rift africain ». Tout commence le 25 novembre 1987, en Californie, sur les collines Santa Ynez, Santa Barbara, au ranch du président Reagan. Le général est heureux de dire à son patron que la guerre froide avec les Soviétiques est terminée : « Monsieur président, Kremlin n’a plus l’endurance nécessaire pour exercer, le secrétaire à la Défense George Shultz a conclu un accord nucléaire avec les Soviétiques d’hier ».

Le Président, dans toute excitation, invita le Général de trouver un nouvel ennemi à combattre. Et le nouvel ennemi sera l’« Empire Français en Afrique ». « Les ressources du Congo ont été désignées comme trésor indispensable à saisir par tous les moyens, y compris les génocides ». Comme un « nouvel ordre venait de sortir de Washington », le président français François Mitterrand perçut la menace et pour prévenir, décida d’anticiper les changements. Il invita alors tous les présidents africains sous son contrôle à la Baule (France) et leur imposa un changement radical dans la gouvernance publique (démocratie), pour corriger ce qu’on appelle les « Erreurs françaises » dans le discours de Sarkozy à l’apologie du génocide de Gisozi Memorial (Rwanda) en février 2010, pour se conformer à la volonté de Mr. Kouchner, son ministre des affaires étrangères et de son ami autoproclamé Paul Kagame. Mais il était trop tard ! Washington n’était pas intéressé par la démocratie en Afrique, Washington a été plutôt attiré par les « immenses ressources minérales du Congo ».

L’objectif ultime était de renverser la France en provenance du Congo et d’occuper les ressources minérales congolaises immenses. Bill Clinton a accepté de soutenir le FPR et en retour Kagame agissait comme un proxy américain pour envahir le Congo et renverser le gouvernement Frenchy Mobutu. Pareil avec les guerres du CNDP et du M23, sans oublier l’insécurité à la fois aiguë et chronique établie à demeurer par les autres forces négatives qui exploitent des matières premières au profit des multinationales américaines pour les intérêts desquels, à peine arrivé au pouvoir, le Président Donald Trump a abrogé la loi Dobb Franck qui exigeait la traçabilité des minerais dont s’approvisionnaient les entreprises américaines. La loi Dobb Franck abrogée, le quitus était donné à ces entreprises d’encourager l’activisme des forces négatives de l’Est de la République démocratique du Congo.

Droit à la justice, par où commencer ?

En octobre 1997, cinq mois après le renversement de Mobutu, le quotidien américain Boston Globe signala que selon les services de renseignement européens, les forces spéciales américaines avaient pris part aux conflits dans l’Est du Zaïre. Des preuves détectées par les services français impliquaient une centaine de troupes américaines armées engagées dans les hostilités et affirmaient que le gouvernement américain avait été acteur de l’éviction du Maréchal Mobutu et le « fil conducteur des crimes et des violations les plus graves des droits de l’homme» au Congo Kinshasa.

Les crimes qui sont considérés comme des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, des crimes de génocide, le monde ne devrait pas se taire, puisque nous sommes tous concernés. Et le fait de garder silence par rapport à ces crimes, nous savons tout simplement que nous ouvrons largement la « porte pour que ce type de crimes puissent continuer ».

Je pense que, ce qu’il manque dans tout ce que nous faisons pendant tout ce temps, c’est la justice. Parce que, si les criminels sont toujours là, qu’ils sont en liberté et qu’ils continuent à commettre des crimes, même si on essaie de faire la paix, c’est une peine perdue d’avance !

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Rédaction Leo Njo Leo News

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