Ce mercredi 23 mars 2022, l’actualité ivoirienne fait écho de la visite du président de l’Udpci Albert Mabri Toikeusse.
Albert Mabri Toikeusse a reçu la visite au palais d’Alassane Ouattara le mardi 22 mars, dans l’après-midi, plus d’un an et demi après avoir quitté la coalition présidentielle. Une première depuis la querelle politique entre les deux hommes.
Alassane Ouattara et Albert Mabri Toikeusse se sont rencontrés sans l’intervention d’un tiers et à l’initiative du président de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI). Il a contacté le président ivoirien le dimanche 20 mars pour lui faire part de son désir de le rencontrer. Alassane Ouattara lui a expliqué qu’il n’était pas à Abidjan à ce moment-là, mais qu’il lui offrirait un rendez-vous lundi.
Albert Mabri Toikeusse a été accueilli par Fidèle Sarassoro, le chef de cabinet du président, qui l’a ensuite escorté jusqu’au président. Les deux hommes ont discuté des résultats de la discussion politique, qui s’est terminée début mars, lors de leur rencontre en tête-à-tête. Rouvert sous la direction du Premier ministre Patrick Achi, il proposait, entre autres, que le chef de l’Etat rencontre les grandes personnalités politiques.
La réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) a été débattue. Albert Mabri Toikeusse s’est également dit préoccupé par l’absence de son groupe parlementaire au bureau de l’Assemblée nationale. Il a été réconforté par le président, qui l’a informé qu’il partageait son point de vue. L’UDPCI pourrait s’installer au bureau de l’Assemblée lors de la prochaine session parlementaire en avril.
Enfin, Mabri profite de l’occasion pour aborder la situation du général Robert Gue, qui a renversé Henri Konan Bédié lors du coup d’État de Noël 1999. Il a supplié la République de le « réhabiliter ».
Cette rencontre cordiale indique une réconciliation entre les deux hommes, qui s’étaient brouillés trois mois avant l’élection présidentielle d’octobre 2020. Déjà opposé à la candidature électorale d’Amadou Gon Coulibaly, Albert Mabri Toikeusse avait été l’un des critiques les plus virulents du troisième mandat d’Alassane Ouattara après la disparition du Premier ministre. Il refuse de dissoudre l’UDPCI pour devenir membre du Rassemblement des houphoutistes pour la démocratie et la paix (RHDP).
Albert Mabri Toikeusse a quitté Abidjan peu après les élections, au plus fort des hostilités entre l’administration et l’opposition. Il s’est caché après avoir été recherché par les tribunaux et est sorti en janvier 2021. Les relations entre le président et son ancien ministre – qui se connaissent depuis plus de trente ans et ont collaboré à plusieurs reprises – se sont ensuite légèrement détériorées. Des messages ont récemment été envoyés entre eux.
