Nairobi, Kenya – La célèbre avocate et figure de l’opposition kényane Martha Karua a lancé jeudi un nouveau parti politique, promettant de mobiliser les jeunes alors qu’elle prépare sa candidature à la présidentielle de 2027.
Féroce critique du président William Ruto, elle a déclaré que le « Parti de libération du peuple » a pour objectif de « combattre, unifier et libérer » le Kenya.
Martha Karua était la colistière du leader de l’opposition Raila Odinga pour la présidentielle de 2022, perdue face à William Ruto.
Lors du lancement de son nouveau parti, Mme Karua a été rejointe par un groupe de politiciens qui se considèrent comme la nouvelle opposition à la suite d’un récent pacte entre M. Odinga et M. Ruto.
Elle a juré qu’elle ne serait « la colistière de personne » cette fois-ci.
Parmi les politiciens présents au lancement du nouveau parti se trouvait l’ex-vice-président Rigathi Gachagua, qui a été destitué l’année dernière après une brouille avec le président.
La popularité de William Ruto a chuté depuis les manifestations antigouvernementales de juin-juillet l’année dernière contre un projet d’augmentation fiscal, menées par les jeunes, et durement réprimées.
Plus de 60 personnes ont été tuées, et les forces de sécurité ont été accusées par les organisations de défense des droits humains de dizaines de disparitions.
« Notre changement d’image ne consiste pas seulement en un nouveau nom, mais en une revitalisation de la lutte pour un Kenya meilleur – un Kenya qui défend l’état de droit, respecte les droits de tous les citoyens et apporte un réel changement », a déclaré Mme Karua.
Elle a déclaré que son parti mobiliserait activement les jeunes, qui devraient jouer un rôle central lors des prochaines élections.
Comme dans le reste de l’Afrique, la population kényane est jeune : 80 % ont moins de 35 ans, selon les chiffres du gouvernement.
Marthua Karua est une ancienne ministre de la Justice et a été comparée à l’ex-Première ministre britannique Margaret Thatcher, surnommée « Dame de fer ». Elle s’est déjà présentée à la présidence une fois en 2013, mais est arrivée en sixième position.
Elle est la principale avocate de Kizza Besigye, figure de l’opposition ougandaise, kidnappé l’année dernière alors qu’il était à Nairobi pour la sortie d’un livre de l’avocate et opposante.
© Agence France-Presse
