Maputo, Mozambique – Le nouveau président mozambicain Daniel Chapo a nommé le nouveau Premier ministre et 12 ministres, tous membres du parti au pouvoir, le Frelimo, a annoncé vendredi le gouvernement.
Le président a nommé la ministre de la Justice Maria Benvida Delfina Levi au poste de Premier ministre, tandis que le ministre de la Défense du gouvernement sortant Cristovao Artur Chume a retrouvé son portefeuille.
Plusieurs ministres, dont celui de l’Education, de la Jeunesse et des Sports ne figurent pas encore dans la liste des nominations.
Daniel Chapo a été investi mercredi lors d’une cérémonie sous forte protection des forces de l’ordre, prolongeant la mainmise sur ce pays d’Afrique australe du Frelimo, le parti au pouvoir depuis un demi-siècle, après l’élection présidentielle d’octobre qui a déclenché de violentes manifestations.
Dans son discours inaugural, M. Chapo avait affirmé qu’un dialogue politique était en cours afin de réunifier le pays.
Mais aucune concession ne semble avoir été faite aux membres de l’opposition lors des nominations ministérielles annoncées vendredi.
Au moins 307 personnes ont été tuées lors des violences post-électorales, dont sept mercredi, le jour de l’investiture de M. Chapo, selon l’ONG locale Plataforma Decide. La police s’est refusée à commenter les évènements de mercredi.
Le chef de l’opposition Venancio Mondlane, qui affirme avoir remporté la présidentielle, a dans un message sur Facebook appelé vendredi à la paix.
« Il y a un impératif, il y a une demande pour arrêter toute violence contre la population », a déclaré le chef de l’opposition. « Nous devons arrêter le génocide silencieux qui se déroule au Mozambique », a-t-il ajouté.
M. Mondlane a demandé au gouvernement d’accorder des indemnisations aux victimes des violences et à leurs familles, et à libérer les personnes arrêtées lors des manifestations.
Critiquant l’usage de la force par la police, M. Chapo a indiqué mercredi qu’une structure indépendante avec une supervision civile serait établie pour « mener une enquête sur les possibles mauvais comportements attribués à la police ».
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