Caire, Egypte – Le Hamas a démenti jeudi être revenu sur certains points de l’accord de trêve à Gaza annoncé la veille, affirmant que les accusations israéliennes à cet égard n’avaient « aucun fondement ».
« Les accusations [du Premier ministre israélien Benjamin] Netanyahu selon lesquelles le mouvement reviendrait sur des points de l’accord de cessez-le-feu n’ont aucun fondement », a indiqué à l’AFP Sami Abou Zouhri, un dirigeant du mouvement islamiste palestinien originaire de la bande de Gaza.
Israël « crée des tensions de toutes pièces à un moment crucial et […] nous demandons au gouvernement américain sortant et au prochain de le forcer à mettre en œuvre l’accord », a-t-il ajouté.
Dans un communiqué publié « en réponse aux allégations israéliennes » sur le compte Telegram officiel du mouvement, un autre de ses responsables, Ezzat al-Rishq, déclare que « le Hamas est engagé au respect de l’accord de cessez-le-feu qui a été annoncé par les médiateurs ».
Plus tôt, les autorités israéliennes avaient accusé le Hamas de provoquer « une crise de dernière minute » en revenant sur certains points de l’accord de cessez-le-feu et de libération d’otages détenus à Gaza en échange de prisonniers palestiniens, annoncé mercredi par les médiateurs qataris, égyptiens et américains.
– « Crise » au sein de la coalition –
« Le Hamas revient sur certains points de l’accord conclu avec les médiateurs et Israël dans une tentative d’extorquer des concessions de dernière minute », affirme ainsi un communiqué du bureau de M. Netanyahu.
« Le cabinet de sécurité israélien ne se réunira pas (en vue d’approuver l’accord) avant que les médiateurs aient notifié Israël que le Hamas a accepté tous les éléments de l’accord », ajoute le texte.
Plusieurs médias israéliens avaient évoqué une possible réunion de ce cabinet restreint en fin de matinée avant un vote sur l’accord en conseil des ministres, sans que ce soit confirmé officiellement.
A minuit (22h00 GMT), le bureau de M. Netanyahu avait indiqué que les « derniers détails » faisaient encore l’objet de tractations et qu' »un communiqué officiel du Premier ministre » sur l’accord ne serait publié « qu’après (leur) finalisation », ce qui n’avait pas encore eu lieu à 13h00 (11h00 GMT).
Mais selon la radio publique israélienne, le retard dans la publication de ce communiqué s’explique par une « crise » au sein de la coalition gouvernementale avec le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, allié clef d’extrême droite qui s’oppose à l’accord.
Celui-ci prévoit une trêve après plus de 15 mois de guerre entre Israël et le Hamas assortie de la libération d’otages enlevés le 7 octobre 2023 lors de l’attaque du mouvement islamiste palestinien ayant déclenché les hostilités.
Selon les médiateurs, l’accord prévoit trois étapes commençant par une trêve à partir de dimanche, et la libération sur une durée de 42 jours de 33 otages israéliens en échange d’un millier de prisonniers palestiniens, ainsi qu’une augmentation de l’aide humanitaire à destination de la bande de Gaza, dévastée par la guerre.
Aux termes de l’accord, les autres otages, vivants ou morts, doivent être libérés à partir de la deuxième phase, à l’issue des 42 jours.
© Agence France-Presse