Trois ans de prison requis contre l’opposant Seth Kikuni
Le 20 novembre, un procureur du tribunal de paix de Kinshasa, siégeant à la prison de Makala, a requis une peine de trois ans de prison contre Seth Kikuni, président du parti Piste pour l’Émergence. Les charges, notamment « incitation à la désobéissance civile » et « propagation de faux bruits », sont liées à ses déclarations critiques contre la gestion du gouvernement lors d’une réunion publique à Lubumbashi. Justin Inzun Kakiak, chef de l’Agence nationale de renseignement (ANR), a décrit ces propos comme une menace directe à la stabilité nationale, exigeant une sanction exemplaire.
Contexte clé : Arrestation et procès de Kikuni
Seth Kikuni, ancien candidat aux présidentielles de 2018 et 2023, a été arrêté le 2 septembre par des agents de l’ANR après un discours incitant les jeunes Katangais à s’opposer à la « mégestion » du pays. Détenu dans un lieu tenu secret pendant 11 jours, il a ensuite été transféré au parquet général avant d’être incarcéré à la prison centrale de Makala le 28 septembre.
Face aux accusations, Kikuni se défend et dénonce une volonté d’étouffer les voix de l’opposition. « Me condamner reviendrait à condamner la liberté d’expression et la démocratie », a-t-il affirmé devant le tribunal.
L’opposition s’unit contre la répression gouvernementale présumée
Ce procès intervient dans un contexte de tension politique accrue en RDC. Ce 20 novembre, une coalition d’opposants, dont Moïse Katumbi, Joseph Kabila et Martin Fayulu, a lancé les « Forces contre la dictature et le changement de la Constitution ». Leur message commun rejette toute révision constitutionnelle visant à prolonger le mandat de Félix Tshisekedi ou à renforcer son pouvoir.
L’opposition cite également le procès de Kikuni comme preuve de la répression croissante. Les détentions de figures politiques comme Mike Mukebayi et Jean-Marc Kabund illustreraient une stratégie visant à museler toute dissidence.
Enjeux pour la liberté d’expression et la démocratie en RDC
Le verdict du procès Kikuni pourrait marquer un tournant pour la liberté d’expression en RDC. Une condamnation risquerait d’intensifier les tensions politiques et de remettre en question les principes démocratiques du pays. À l’inverse, un acquittement renforcerait la crédibilité d’une justice indépendante et encouragerait l’opposition à poursuivre ses efforts en vue des prochaines élections.
Alors que la situation évolue, l’affaire Kikuni demeure un symbole du combat pour les libertés fondamentales en RDC.
© O Bulamba / Africa Daily Report