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Maroc: l’activiste Fouad Abdelmouni, critique du pouvoir, placé en garde à vue

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French President Emmanuel Macron attends a roundtable discussion on food security and sustainable agriculture in Africa with Ismahane Elouafi, Executive Managing Director of the Consultative Group for International Agricultural Research (CGIAR) at the headquarters of the Moroccan state-owned phosphate-mining company OCP (Office Chérifien des Phosphates) in Rabat on October 30, 2024. (Photo by Ludovic MARIN / AFP)

Le parquet marocain a annoncé jeudi le placement en garde à vue du défenseur des droits humains Fouad Abdelmoumni, objet d’une enquête pour “diffusion de fausses informations”, liée à une publication où il rappelle des accusations “d’espionnage de la France par le Maroc”, selon des médias locaux.

M. Abdelmoumni, 66 ans, a été interpellé mercredi puis placé en garde à vue car soupçonné d’avoir “signalé un crime notoirement fictif dont il sait l’inexistence” et d’avoir “diffusé de nombreuses fausses informations”, a indiqué le ministère public, cité par l’agence marocaine MAP.

Cet activiste, voix critique des autorités marocaines et membre de la Fédération de la gauche démocratique, “comparaîtra vendredi devant le procureur du roi près le tribunal de première instance de Casablanca”, a précisé à l’AFP son avocat, Me Mohammed Nouini.

L’Instance marocaine de soutien aux prisonniers politiques, dont M. Abdelmoumni est coordinateur, a dénoncé dans un communiqué une “arrestation arbitraire qui s’inscrit dans une série de harcèlements visant Abdelmoumni”, également ancien secrétaire général de l’ONG anti-corruption Transparency Maroc.

La diffusion de fausses informations qui lui est reprochée serait liée à une publication où M. Abdelmoumni évoque “la prétendue implication du Maroc dans l’espionnage de la France” à travers le logiciel espion israélien Pegasus, selon des médias locaux.

“La France, qui voit sa position décliner parmi toutes les nations, ne voudrait pas céder au chantage d’un État faible qui utilise tous les moyens de pression à sa disposition (…) sans oublier l’espionnage”, a-t-il écrit mardi dans un post sur Facebook.

Le post a coïncidé avec une visite d’Etat de trois jours du président français Emmanuel Macron au Maroc, scellant une réconciliation entre Paris et Rabat, après plusieurs années de brouille.

En 2021, le Maroc avait été accusé d’avoir utilisé Pegasus pour infiltrer les téléphones de plusieurs personnalités publiques nationales et étrangères dont M. Macron, selon une vaste enquête menée par un consortium de médias internationaux sur la base de données obtenues par les organisations Forbidden Stories et Amnesty International.

Le gouvernement marocain avait catégoriquement démenti “ces allégations mensongères et infondées”.

Ces accusations avaient entre autres alimenté des tensions entre la France et le Maroc, avant que les deux pays ne renouent leurs liens trois ans plus tard.

La réconciliation a été possible après le soutien apporté par la France fin juillet à un plan d’autonomie sous “souveraineté marocaine” pour le territoire disputé du Sahara occidental où les indépendantistes du Polisario, en conflit avec Rabat depuis un demi-siècle, sont soutenus par l’Algérie.

Durant la visite de M. Macron, un total de 40 accords et contrats ont été signés dans le secteur ferroviaire, le dessalement de l’eau, la fourniture d’un satellite de communications ou la production d’hydrogène vert.

© Agence France-Presse

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