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Est de la RDC: Bukavu plongée dans la confusion après l’entrée du M23

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Armed Forces of the Democratic Republic of the Congo (FARDC) soldiers get into a vehicle in Bukavu on February 14, 2025. The intensifying conflict in the eastern Democratic Republic of Congo (DRC) has provoked fears of a regional war. Several of the DRC's nine neighbouring countries, as well as South Africa, already have a military presence on the ground. For the last 30 years, successive conflicts in eastern DRC have turned the heart of the African Great Lakes region into a tinderbox ready to catch fire. (Photo by Amani Alimasi / AFP)

Bukavu, RD Congo – A Bukavu, grande ville de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), la confusion règne samedi, au lendemain de l’entrée dans la cité d’un million d’habitants de combattants du M23 alliés à des troupes rwandaises.

Vendredi soir, le groupe armé antigouvernemental est entré quasiment sans résistance dans la capitale de la province du Sud-Kivu, peu après avoir pris l’aéroport provincial à une trentaine de kilomètres.

Après s’être emparé fin janvier, au terme d’une offensive éclair, de Goma, capitale de la province voisine du Nord-Kivu, le M23 (“Mouvement du 23 mars”) et les soldats rwandais ont poursuivi leur avancée dans le Sud-Kivu.

Selon des sources sécuritaire et locale, Bukavu n’est pas encore totalement sous contrôle du groupe armé, qui menait encore en fin d’après-midi des opérations de sécurisation aux abords de la ville.

Vendredi, les forces armées congolaises et des troupes burundaises en appui se sont repliées face à l’avancée du M23 sur Bukavu. Les militaires congolais et leurs familles avaient reçu consigne de quitter leurs bases situées en ville, selon des sources sécuritaires.

Quelque 10.000 soldats burundais sont déployés dans l’est de la RDC au côté des forces armées congolaises (FARDC).

Des tirs sporadiques ont résonné quasiment tout au long de la journée dans Bukavu, selon des journalistes de l’AFP. La plupart des habitants sont restés terrés chez eux et dans les rues quasi désertes, aucun véhicule ne passe.

Des pillages ont été signalés notamment dans les supermarchés, les réserves entreposées près du grand marché de la ville ainsi que dans un entrepôt du Programme alimentaire mondial (PAM), selon plusieurs témoignages.

Bidons d’huile, caisses de bière ou sacs de farine, les pillards sont repartis dans les rues avec tout ce qu’ils pouvaient prendre, décrit un agent d’une entreprise locale sous couvert d’anonymat.

–  “Escalade régionale” –

“Ce sont des jeunes, qu’on peut facilement apercevoir à travers la fenêtre, qui tirent et pillent”, dit un habitant, qui affirme que les pilleurs ont récupéré des armes abandonnées par les militaires.

“On nous a dit que les FARDC sont partis depuis hier, nous avons du mal à savoir ce qu’il se passe réellement. Ces balles sont tirés par qui?”, s’affole un autre.

Le M23 a indiqué samedi dans un communiqué attendre de la population de Bukavu qu’elle s’organise “en comités de vigilance pour assurer la sécurité”. Le groupe armé a également exigé “le retrait immédiat” des soldats burundais.

Outre le Burundi, l’Ouganda et l’Afrique du Sud ont des soldats déployés dans l’est de RDC en soutien à l’armée congolaise.

Depuis la récente intensification du conflit, les appels de la communauté internationale à une désescalade et un cessez-le-feu se sont multipliés, jusqu’ici en vain, sur fond de crainte d’une guerre régionale.

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a réitéré samedi, à l’ouverture du sommet de l’Union africaine dans la capitale éthiopienne Addis Abeba, un appel à “éviter à tout prix une escalade régionale”.

La diplomatie française a appelé dans une déclaration au “retrait sans délai” des forces rwandaises et s’est dite prête à prendre des “sanctions”. L’UE a de son côté indiqué dans un message sur X examiner “en urgence toutes les options à sa disposition”.

La RDC, qui réclame depuis des mois des sanctions contre le Rwanda, s’est félicitée par la voix de sa Première ministre à Addis d’un “changement de narratif” de la communauté internationale.

Environ 4.000 militaires rwandais sont présents dans l’est de la RDC, selon l’ONU.

Dans le conflit qui dure depuis plus de trois ans, Kinshasa accuse Kigali de vouloir contrôler l’exploitation et le commerce de minerais utilisés dans les batteries et les équipements électroniques, mais aussi de tenter de s’approprier des terres pour l’agriculture et l’élevage.

Le Rwanda dément, et affirme que sa sécurité est menacée par certains groupes armés présents dans la région, notamment les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), créées par d’anciens responsables hutu du génocide des Tutsi au Rwanda.

© Agence France-Presse

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