Le président congolais Félix Tshisekedi a promis mercredi de mettre en place dès l’année prochaine une commission chargée d’élaborer une “constitution adaptée aux réalités” de la République démocratique du Congo (RDC).
“Notre constitution n’est pas bonne, elle a été élaborée à l’étranger et par des étrangers”, a déclaré M. Tshisekedi lors d’un meeting à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo (nord-est).
“Notre constitution doit être élaborée sur la base de nos habitudes, en tant que peuple congolais”, a-t-il expliqué.
Au cours des derniers mois, à l’occasion de déplacements à l’étranger, M. Tshisekedi a évoqué à plusieurs reprises une constitution “dépassée” et le besoin de faire des “réformes”.
“L’année prochaine, je vais désigner une commission nationale chargée d’élaborer une constitution adaptée à nos réalités congolaises et qui ne va plus handicaper le fonctionnement du pays”, a indiqué M. Tshisekedi.
Félix Tshisekedi, 61 ans, a été largement réélu pour un second mandat de cinq ans en décembre 2023. Depuis, l’opposition qui a contesté le résultat le met en garde contre une possible tentative de s’accrocher au pouvoir.
Les propos du président sur l’élaboration d’une nouvelle constitution n’ont pas suscité grands applaudissements du public, contrairement à l’appel à l’unité entre deux communautés rivales, évoqué quelques instants plus tôt, a constaté un correspondant de l’AFP.
Adopté en 2006 par référendum, la constitution congolaise a été révisée en 2011 par les parlementaires qui n’ont pas touché aux articles dits “verrouillés”, dont l’un stipulant que le Président est élu pour “un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois.”
Pour modifier cette disposition, “il revient au peuple de le décider et non au président de la République”, a souligné mercredi Félix Tshisekedi.
La révision de 2011 avait en revanche porté le scrutin universel à un tour au lieu de deux.
En janvier 2015, des manifestations avaient éclaté notamment dans la capitale Kinshasa et Goma (est), pour protester contre une loi électorale susceptible de permettre à l’ex-président Joseph Kabila (2001-2019) de se maintenir au pouvoir au-delà de deux mandats.
Les violences ont fait des dizaines de morts. Kabila ne s’était pas présenté à la présidentielle de 2018 qui s’était tenue dans un climat tendu et avait donné Félix Tshisekedi vainqueur.
En RDC, un changement de Constitution doit être approuvé par référendum ou par le vote favorable des 3/5e du Parlement.
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