Cape Town, South Africa – La coalition inédite au pouvoir en Afrique du Sud a pour « tâche la plus urgente » de « faire croître l’économie » pour « réduire la pauvreté », a fixé comme cap le président Cyril Ramaphosa lors de son discours sur l’Etat de la nation fixant le cadre politique pour l’année à venir.
« Notre tâche la plus urgente est de faire croître l’économie afin de créer des emplois, de réduire la pauvreté et d’améliorer la vie des Sud-Africains », a déclaré au Cap le chef d’Etat, à la tête d’un gouvernement d’unité nationale (GNU) depuis sept mois.
L’Alliance démocratique (DA), parti libéral de centre droit et membre de la coalition hétéroclite réunie à la suite de la perte de majorité absolue qu’a subie l’ANC, s’est félicitée dans un communiqué que ses « politiques (aient) été au centre du discours du président ».
Ce moment, qui marque le début de l’année parlementaire, a signé aussi un réchauffement des relations entre la DA (22% des voix aux élections de mai 2024) et l’ANC (40%) après des mois de critiques de l’exécutif par la DA, historiquement opposante de l’ANC au pouvoir depuis les premières élections libres en 1994.
La loi sur l’expropriation, que visait le président américain Donald Trump dans son message affirmant que l' »Afrique du Sud » confisque des terres, a été l’un des nombreux sujets de désaccords entre les partenaires ces derniers mois: entre autres, une loi sur les langues d’enseignement à l’école et les mots amicaux de Cyril Ramaphosa à l’attention de la Russie.
Ces épisodes ont paru révolus à l’occasion de ce discours sur l’Etat de la nation, qui a été l’une des éditions les plus calmes de ces dernières années. Loin de la foire d’empoigne d’il y a deux ans, quand les membres du parti de gauche radicale EFF, toujours dans l’opposition, avaient été expulsés du bâtiment.
Le discours d’une heure et demie de Cyril Ramaphosa n’a connu que deux moments de tumulte. Des huées ont traversé l’assemblée quand il a évoqué la lutte contre la criminalité, endémique dans ce pays au taux d’homicide parmi les plus élevés au monde, mais aussi quand il a rendu hommage aux soldats sud-africains ayant « perdu la vie pour défendre le droit fondamental du peuple congolais à vivre dans la paix et la sécurité ».
De nombreux partis politiques, dont la DA, demandent le rappel des militaires sud-africains déployés dans le cadre de missions de l’ONU ou de l’organisation de coopération régionale de l’Afrique australe (SADC) en RDC depuis que quatorze sont morts ces deux dernières semaines.
Pour conclure, jouant de la métaphore avec les Springboks, doubles champions du monde de rugby, Cyril Ramaphosa a loué l’attitude du GNU, « ne restant pas sur la ligne de touche à crier mais travaillant dans la mêlée ».
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