Introduction : Une relance du processus DDR au Mali peut-elle réussir ?
Le processus de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR), pilier central de l’Accord d’Alger signé en 2015, visait à intégrer d’anciens rebelles dans l’armée nationale malienne et à ramener la paix dans le nord du pays. Cependant, ce projet a été marqué par des retards et des blocages politiques. Une relance récente suscite néanmoins un espoir mesuré pour l’avenir.
Historique d’un processus semé d’embûches
Lancé en 2018 sous la présidence d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), le DDR a rencontré des obstacles majeurs, malgré l’intégration de plus de 1 000 anciens rebelles dans les Forces Armées Maliennes (FAMa) dès 2019. La reprise des conflits sous la transition menée par Assimi Goïta a freiné tout progrès, mettant en péril les efforts de paix.
Un nouvel élan sous la direction d’Ismaël Wagué
En 2024, le gouvernement malien a relancé le processus DDR sous l’autorité du général Ismaël Wagué, ministre de la Réconciliation nationale. Deux commissions, la CNDDR et la CNI, ont été établies pour encadrer cette relance. Contrairement aux tentatives précédentes, ce processus cible uniquement les groupes armés “loyalistes” comme le Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA) et certaines factions de Gatia.
Cependant, l’exclusion de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), acteur clé de la rébellion, limite l’impact de cette initiative.
Enjeux majeurs et initiatives régionales
En parallèle, le Mali a intensifié ses collaborations régionales, notamment avec le Niger, pour échanger des pratiques sur le DDR. Bien que prometteuses, ces actions se heurtent à des tensions persistantes, comme les accusations de détournement de fonds et l’implication du groupe Wagner dans des violations des droits humains.
Perspectives et défis à venir
Le succès de ce processus dépendra d’un dialogue inclusif et d’un effort concerté pour restaurer la confiance. L’exclusion des acteurs clés tels que la CMA pourrait entraver la stabilité. De plus, les préoccupations liées à la présence de mercenaires compliquent davantage les efforts de pacification.
La relance du DDR, bien qu’encourageante, doit s’attaquer aux griefs historiques et garantir une gouvernance équitable pour instaurer une paix durable.
