Juba, South Sudan – (AFP) – Les autorités sud-soudanaises enquêtent vendredi sur une fusillade jeudi soir à la résidence de l’ancien puissant chef des services de renseignements Akol Koor, limogé il y a près de deux mois sur fond de rumeurs l’accusant d’ourdir un coup d’Etat.
Les coups de feu ont, selon un journaliste de l’AFP, duré environ une heure à proximité de l’aéroport de Juba, capitale du pays miné par les luttes de pouvoir, la corruption et les conflits ethniques locaux.
Un important déploiement militaire autour du domicile de l’ex-chef des renseignements dans le district de Thongpiny a été observé. Alors que les tirs avaient jeudi soir suscité la panique, la circulation a repris et les habitants vaquent à leurs occupations quotidiennes, selon le correspondant de l’AFP.
Une “source militaire impliquée dans l’opération” a déclaré au quotidien Sudans Post qu’Akol Koor, assigné à domicile depuis octobre, avait été arrêté après d’intenses combats qui auraient fait des “dizaines de morts ou de blessés parmi ses soldats”.
Lul Ruai Koang, porte-parole des Forces de défense du peuple sud-soudanais (PDF), a pour sa part affirmé à l’AFP qu’Akol Koor “reste à son domicile”, rejetant aussi des allégations circulant sur les réseaux sociaux selon lesquelles M. Koor aurait fui vers le complexe de l’ONU à Juba.
La veille, ce porte-parole avait indiqué qu’un “malentendu” entre “deux niveaux de sécurité” entourant l’ex-chef des services de renseignement avait dégénéré, et que deux militaires avaient été blessés par balles.
“La situation est calme depuis hier (…) dans la plupart des quartiers résidentiels de Juba”, a déclaré le colonel John Kassara, porte-parole de la police, à la radio de la mission de maintien de la paix et de sécurité au Soudan du Sud de l’ONU (Minuss), tout en appelant à la vigilance des habitants à proximité de la résidence d’Akol Koor.
Le président sud-soudanais Salva Kiir a limogé en octobre Akol Koor, en poste depuis l’indépendance du pays en 2011. Aucune raison n’avait été donnée.
Cette décision était intervenue quelques semaines après l’annonce par le gouvernement d’un nouveau report de deux ans des premières élections de l’histoire du pays, prévues en décembre.
Deux ans après son indépendance, le Soudan du Sud a plongé en 2013 dans une guerre civile meurtrière opposant les rivaux Salva Kiir et Riek Machar, faisant 400.000 morts et des millions de déplacés.
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