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(FILES) Wadani party presidential candidate Abdirahman Mohamed Abdullahi, also known as Irro, speaks during a press conference on November 10, 2024, ahead of the 2024 Somaliland presidential election. – Somaliland’s leader of the opposition has won the breakaway region’s presidency, the election commission said Tuesday, in a result rejecting the establishment and calling for change. Some 1.2 million people were registered to vote on November 13, in an election that international observers hailed as a display of Somaliland’s peaceful democracy. Abdirahman Mohamed Abdullahi, popularly known as “Irro”, won the election with 63.92 percent of the vote, well ahead of outgoing president Muse Bihi (34.81 percent) and Social Justice Party (UCID) leader Faysal Ali Warabe (0.74 percent), election commission chairman Muse Hassan Yusuf announced on November 19, 2024. (Photo by LUIS TATO / AFP)

Nouveau président, protocole d’accord avec l’Ethiopie, élection de Donald Trump: après plusieurs changements en 2024, la république autoproclamée du Somaliland nourrit l’espoir de voir avancer sa quête pour devenir le 194e Etat de la planète.

Territoire de la taille de l’Uruguay (175.000 km2) situé sur la mer Rouge, le Somaliland a déclaré unilatéralement son indépendance de la Somalie en 1991. Il fonctionne depuis en autonomie, avec ses propres monnaie, armée et police et élit ses dirigeants.

L’opposant Abdirahman Mohamed Abdullahi, dit “Irro”, en a été élu le sixième président, selon des résultats proclamés mardi, reprenant le flambeau de ses prédécesseurs pour mener son “pays” au rang d’Etat et le faire sortir de son isolement politique et économique.

Le président sortant Muse Bihi affirme avoir fait un pas décisif en signant en janvier un protocole d’accord avec l’Ethiopie prévoyant la location de 20 kilomètres de côtes à Addis Abeba en échange d’une reconnaissance formelle.

Jamais rendu public, ce document a placé le Somaliland au coeur d’une crise diplomatique entre la Somalie, qui a dénoncé une violation de sa souveraineté, et l’Ethiopie.

Inquiète de voir les deux voisins engagés dans une escalade verbale et militaire, la communauté internationale a appelé au calme et pris ses distances avec l’accord, qui ne s’est pour l’instant pas concrétisé.

Son sort est incertain.

“Nous sommes ouverts à toute initiative et coopération avec l’Éthiopie, mais nous n’avons pas vu le protocole d’accord”, expliquait le candidat “Irro” à quelques jours de la présidentielle.

“Ce texte offre des avantages potentiels pour le Somaliland. L’opposition qui arrive au pouvoir va certainement prendre le temps de l’analyser (…) dans une approche plus prudente”, estime Omar Mahmood, chercheur à l’International Crisis Group.

L’arrivée du nouveau président, ancien ambassadeur en URSS dans les années 1980, marquera un changement de style, estime Guleid Ahmed Jama, avocat et analyste politique somalilandais: “En tant qu’ancien diplomate, Irro va aborder la question de la reconnaissance (…) avec une approche moins agressive et plus tournée vers les canaux traditionnels”.

– Stratégique –

Son gouvernement se tournera vers les Etats-Unis, où l’élection de Donald Trump a suscité de grands espoirs.

Si le président élu américain n’a jamais évoqué le Somaliland ni durant son premier mandat, ni durant la dernière campagne électorale, la cause de la reconnaissance compte de nombreux soutiens au sein du parti républicain.

A Hargeisa, on n’a pas manqué de remarquer qu’accorder le statut d’Etat au Somaliland figure dans le “Projet 2025”, feuille de route de l’administration Trump élaborée par la Heritage Foundation.

Selon ce cercle de réflexion conservateur, ce territoire situé à l’entrée du détroit de Bab-el-Mandeb, reliant l’océan Indien au canal de Suez, présente un intérêt stratégique face à l’influence grandissante de la Chine dans la région.

Le Somaliland, qui entretient des liens étroits avec Taïwan, constitue une alternative à son voisin Djibouti, où Pékin a implanté sa seule base militaire à l’étranger en 2017. Washington dispose également d’un allié sur place avec les Emirats arabes unis qui gèrent, via le géant DP World, le port de Berbera.

Considéré plus stable et démocratique, le Somaliland pourrait bénéficier de la “frustration américaine à l’égard de la Somalie”, où Washington investit massivement depuis plusieurs décennies dans la lutte contre l’insurrection islamiste shebab, “avec des progrès jugés insuffisants par certains”, ajoute Omar Mahmood.

Lors de son premier mandat, Donald Trump avait annoncé retirer les troupes américaines de Somalie, une décision annulée par son successeur Joe Biden.

“Le statu quo ne perdurera pas. Ce qui est incertain, c’est jusqu’où ce changement ira”, estime Omar Mahmood.

Pour Guleid Ahmed Jama, la quête de reconnaissance se joue d’abord sur le front intérieur, où le Somaliland doit donner des gages de stabilité après avoir notamment perdu le contrôle d’une partie de son territoire, tombé aux mains d’une milice pro-Mogadiscio depuis août 2023 après des mois de violents combats face aux forces somalilandaises.

“Régler les problèmes intérieurs renforcera le standing international du Somaliland”, estime-t-il: “La reconnaissance est un processus, ce n’est pas un travail ponctuel”.

© Agence France-Presse

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