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Dakar, Sénégal – Le gouvernement sénégalais a annoncé jeudi de possibles poursuites judiciaires contre les auteurs des « manquements graves » révélés la veille par la Cour des comptes dans un rapport invalidant les chiffres officiels sous l’ex-président Macky Sall, sur notamment la dette et le déficit budgétaire.

Senegal’s Prime Minister Ousmane Sonko speaks during a press conference to present the governments economic action plan, in Dakar, on September 26, 2024. (Photo by SEYLLOU / AFP)

« L’exploitation du rapport a permis de relever des manquements graves qui pourraient revêtir diverses qualifications pénales » dont des « faux en écriture, détournements de deniers publics, blanchiment d’argent et enrichissement illicite », a déclaré le ministre de la Justice Ousmane Diagne, lors d’une conférence de presse à Dakar.

Ces faits pourraient selon lui impliquer notamment d’anciens ministres et des directeurs généraux.

« Il est envisagé (…) la mise en œuvre diligente de toutes les mesures judiciaires nécessaires à l’élucidation de ces faits, l’identification complète de tous les responsables de ces irrégularités et leur traduction devant les juridictions répressives compétentes », a dit M. Diagne.

La Cour des comptes, une institution de contrôle indépendante, a indiqué dans son rapport que les faits relatés sont « présumés constitutifs de fautes de gestion, de gestions de fait ou d’infractions à caractère pénal ».

L’encours de la dette représente 99,67% du PIB, un taux « supérieur » au montant annoncé par le précédent régime, selon le rapport sur la période allant de 2019 au 31 mars 2024.

Le déficit budgétaire « recalculé » par la Cour pour l’année 2023 est par exemple de 12,3% contre 4,9% annoncés.

La Cour a aussi pointé « une dette bancaire importante contractée hors circuit budgétaire » et « non retracée dans les comptes de l’Etat ».

Le rapport est publié après que le régime du président Sall (2012-2024) a été accusé fin septembre par le Premier ministre Ousmane Sonko d’avoir falsifié les chiffres des finances publiques.

L’ex-parti au pouvoir qui a dirigé le pays de 2012 à 2024 sous le président Sall a réfuté des « accusations grossières », dénonçant une « machination politicienne dont la seule volonté est la négation du Sénégal », dans un communiqué publié jeudi soir.

« A travers cette nouvelle cabale, le gouvernement avoue qu’il va échouer mais qu’il va faire porter la responsabilité de son échec à d’autres », a dit l’Alliance pour la République (APR) qui remet en cause plusieurs aspects du rapport comme la transparence, le respect du principe de la contradiction.

Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, élu en mars, prône la rupture avec le système.

Un porte-parole du Fonds monétaire international (FMI) avait confirmé début novembre à l’AFP que le Fonds avait suspendu son programme d’aide actuel « en attendant que la Cour des comptes (sénégalaise) valide le rapport d’audit » dont le gouvernement a présenté les conclusions fin septembre.

Le Fonds se « félicite » de ce rapport qui « témoigne de l’engagement des autorités en faveur d’une plus grande transparence », a dit mercredi à l’AFP un porte-parole de l’institution.

© Agence France-Presse

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