Dar es Salaam, Tanzanie – Les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame sont attendus samedi à un sommet régional à Dar es Salaam en Tanzanie pour trouver une issue au conflit dans l’est de la RDC, où progressent le M23 et ses alliés rwandais.
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Les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame sont attendus samedi à un sommet régional à Dar es Salaam en Tanzanie pour trouver une issue au conflit dans l’est de la RDC, où progressent le M23 et ses alliés rwandais.
Ce sommet conjoint des huit pays membres de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC) et des 16 pays membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a été convoqué après la prise éclair de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, par le groupe armé antigouvernemental M23 (« Mouvement du 23 mars ») et les troupes rwandaises.
La présidence congolaise a confirmé vendredi soir la participation de M. Tshisekedi par vidéoconférence.
Depuis la chute de Goma la semaine dernière, au prix d’affrontements meurtriers et d’une dégradation d’une situation humanitaire déjà catastrophique, le conflit s’est installé dans la province voisine du Sud-Kivu.
La peur et la panique se sont déjà emparées du chef-lieu, Bukavu. Des combats ont eu lieu vendredi à moins de 70 km, selon des sources sécuritaires et locales. Des banques et des écoles ont été fermées. De nombreux habitants ont déjà quitté la ville.
Plusieurs pays voisins de la République démocratique du Congo redoutent un embrasement régional, faute de solution diplomatique rapide.
Depuis le début du conflit il y a plus de trois ans, une demi-douzaine de trêves et cessez-le-feu ont été signés, avant d’être systématiquement rompus.
Les tentatives de médiation, notamment de l’Angola et du Kenya, ont jusqu’ici échoué. Kinshasa réclame auprès de la communauté internationale des sanctions contre le Rwanda, mais aucune décision n’a été prise à ce stade.
Une réunion ministérielle s’est tenue vendredi en amont du sommet dans la capitale économique tanzanienne.
– « Cessez-le-feu » –
« Nous avons une occasion en or, nous EAC et SADC, pour aider le peuple de la République démocratique du Congo », a dit vendredi le ministre kényan des Affaires étrangères, Musalia Mudavadi.
Le chef de la diplomatie kényane a appelé à une fusion des processus de paix initiés d’une part par le Kenya et d’autre part par l’Angola.
Le ministère rwandais des Affaires étrangères avait « salué le sommet conjoint proposé » tout en affirmant avoir « systématiquement plaidé en faveur d’une solution politique au conflit en cours ».
Excepté un appel au « cessez-le-feu », les positions des deux organisations paraissent toutefois éloignées.
La semaine dernière, les dirigeants de la SADC ont « réaffirmé » leur « engagement indéfectible à continuer de soutenir la RDC dans sa quête de sauvegarde de son indépendance, de sa souveraineté et de son intégrité territoriale ».
L’EAC a pour sa part « fermement exhorté le gouvernement de la RDC à engager le dialogue avec tous les acteurs, dont le M23 ». Ce que la RDC, membre de la SADC, a jusqu’ici rejeté.
Le retrait de la mission de la SADC (SAMIDRC), déployée depuis 2023 dans l’est de la RDC, est souhaité par le président rwandais Paul Kagame, pour qui la SAMIDRC n’est « pas une force de maintien de la paix » et n’a « pas sa place dans cette situation ».
L’est de la RDC est riche en ressources naturelles (notamment le tantale et l’étain, massivement utilisés dans les batteries et les équipements électroniques, et l’or) et Kinshasa accuse Kigali de vouloir les piller.
Le Rwanda nie et affirme vouloir éradiquer de la région des groupes armés, notamment créés par d’ex-responsables hutu du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, qui menacent selon lui sa sécurité.
© Agence France-Presse