Kinshasa, RD – Un Belge d’origine congolaise, Jean-Jacques Wondo, condamné à mort en RDC pour avoir été selon la justice du pays « le concepteur » d’un coup d’Etat manqué à Kinshasa en mai, est sorti de prison mardi pour recevoir des soins, a-t-on appris auprès de son avocat.
La condamnation à la peine capitale de cet expert militaire belge, qui collaborait avec les renseignements congolais, avait tendu les relations diplomatiques entre Bruxelles et Kinshasa.
La diplomatie belge avait annoncé fin janvier le rappel de son ambassadeur en RDC et convoqué l’ambassadeur congolais à Bruxelles, exprimant son « incompréhension totale, compte tenu de la grande faiblesse des éléments présentés durant les audiences ».
« Jean Jacques Wondo a été libéré aujourd’hui par les autorités congolaises pour aller se faire soigner », a déclaré Me Carlos Ngwapitshi dans un message vidéo transmis à l’AFP.
L’avocat n’a toutefois ni précisé si la justice congolaise avait abandonné les charges contre M. Wondo, ni si cette « libération » avait eu lieu dans le cadre d’un accord avec Bruxelles. Il a également refusé de dire où son client doit se rendre pour recevoir des soins.
A l’issue du procès tenu en septembre devant un tribunal militaire à Kinshasa, Jean-Jacques Wondo avait été condamné à la peine de mort au côté de 36 autres personnes dont trois Américains.
M. Wondo a toujours nié les accusations portées contre lui.
Sa condamnation avait été confirmée en appel la semaine dernière.
Mi-mai, plusieurs dizaines d’hommes armés avaient attaqué de nuit le domicile de l’actuel président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe. Les assaillants avaient ensuite investi le palais de la Nation abritant des bureaux du président Félix Tshisekedi et s’étaient filmés en train de clamer la fin du régime.
Le périple du commando avait pris fin avec l’intervention des forces de sécurité, qui ont abattu quatre membres de l’équipage dont leur chef, Christian Malanga, un Congolais de 41 ans installé aux Etats-Unis.
Le gouvernement congolais a levé en mars un moratoire sur l’exécution de la peine capitale en vigueur depuis 2003, suscitant l’indignation des organisations de défense des droits.
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