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New York, USA – Le secrétaire général de l’ONU a appelé dimanche les forces rwandaises à se retirer du territoire de la République démocratique du Congo (RDC) et à cesser leur soutien au groupe armé M23, joignant sa voix à celle de plusieurs membres du Conseil de sécurité.

Antonio Guterres, « profondément préoccupé par l’escalade de la violence », appelle « les Forces rwandaises de défense à cesser de soutenir le M23 et à se retirer du territoire de la RDC », selon un communiqué de son porte-parole.

Le secrétaire général avait jusqu’à présent fait référence aux conclusions d’un rapport de référence d’experts de l’ONU mettant en lumière le rôle de Kigali aux côtés du « mouvement du 23 mars » (M23), groupe antigouvernemental engagé dans des combats contre l’armée congolaise dans l’est de la RDC.

Mais sans explicitement appeler les forces rwandaises à cesser leur soutien et à se retirer.

Le secrétaire général « rappelle que les attaques contre le personnel des Nations unies peuvent constituer un crime de guerre », a ajouté son porte-parole, alors que trois Casques bleus ont été tués ces dernières 48 heures.

Les Nations unies ont commencé à évacuer leur personnel « non essentiel » – soit environ 500 personnes – de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu, encerclée par des combattants du M23 et des soldats rwandais, a annoncé une source onusienne à l’AFP.

Lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité dimanche, plusieurs Etats membres ont eux aussi pointé du doigt le Rwanda, notamment la France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni.

Mais d’autres n’ont pas nommé Kigali, comme la Chine ou les membres africains. Le Conseil dans son ensemble n’a jusqu’à présent jamais accusé le Rwanda de prendre part directement au conflit, se contentant de souligner l’importance de l’intégrité territoriale de la RDC.

Dans ce contexte, l’ambassadeur français à l’ONU Nicolas de Rivière a indiqué travailler sur une déclaration du Conseil pour « appeler un chat un chat », en référence au Rwanda.

« La France appelle l’ensemble du Conseil de sécurité à se mobiliser et à condamner d’une même voix cette menace grave à la paix et à la sécurité régionale et internationale », a-t-il plaidé.

La ministre congolaise des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner est allée plus loin, demandant au Conseil d’imposer des sanctions économiques et politiques contre Kigali, notamment des gels d’avoir et interdictions de voyage contre des responsables militaires et politiques, et un « embargo total sur les exportations de minerais étiquetés comme rwandais, en particulier le coltan et l’or ».

Accusant Kigali d’avoir envoyé dimanche de nouvelles troupes dans l’est de la RDC, elle a dénoncé lors de cette réunion d’urgence une « agression frontale, une déclaration de guerre qui ne se cache plus derrière des artifices diplomatiques », accusant le Rwanda de préparer un « carnage à ciel ouvert ».

L’ambassadeur rwandais à l’ONU Ernest Rwamucyo a lui rejeté sur Kinshasa la responsabilité de la détérioration de la situation dans l’est, accusant le gouvernement congolais de n’avoir pas pris un « vrai engagement pour la paix ».

Il a également accusé la mission de maintien de la paix de l’ONU (Monusco) d’avoir « rejoint une coalition avec l’objectif clair de changer le régime au Rwanda ».

© Agence France-Presse

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