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Des milliers de personnes se sont réunies samedi dans le nord du Liberia pour les funérailles de l’ex-chef de guerre Prince Johnson, réputé pour sa cruauté et acteur majeur – sans jamais avoir été jugé – des guerres civiles qui ont ravagé le Liberia entre 1989 et 2003.

L’inhumation de samedi marque la fin de cinq jours de funérailles nationales au cours desquelles son corps a été exposé devant le Parlement à Monrovia avant d’être transporté dans son comté natal de Nimba (nord). Il est décédé fin novembre près de la capitale à l’âge de 72 ans.

Plusieurs hauts responsables, dont le président Joseph Boakai et le vice-président Jeremiah Koung, avaient fait le déplacement dans le nord du pays.

Dans la foule, certains portaient les habits traditionnels, de couleur rouge, avec les visages peints à la craie blanche.

« Le plus grand arbre, dont nous dépendions tous, est tombé », a déclaré Charles G. Wondor, un agriculteur Nimba de 65 ans. « Nous n’aurons personne pour le remplacer pour tout ce qu’il a fait pour le comté et la population, nous ne pensons pas avoir de nouveau quelqu’un comme lui », a-t-il ajouté.

Prince Johnson, qu’une vidéo montrait en train de siroter une bière pendant que ses hommes torturaient à mort le président Samuel Doe en 1990, était toujours un sénateur influent dans son pays, et n’a jamais exprimé de regret sur son passé.

La mort du président Doe fut l’un des premiers épisodes sanglants qui allaient faire basculer le Liberia dans des guerres civiles qui, jusqu’en 2003, ont été marquées par une litanie d’atrocités (massacres de civils, tortures, viols, enrôlement d’enfants soldats et cannibalisme) imputables à toutes les parties.

Elles ont fait quelque 250.000 morts et mis à genoux le pays, l’un des plus pauvres de la planète, ravagé une dizaine d’années plus tard, entre 2014 et 2016, par l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest.

Après les guerres civiles conflit, Prince Johnson était devenu sénateur de sa région d’origine de Nimba, et prédicateur dans une église évangélique où il était suivi par de nombreux fidèles, conservant une forte popularité.

Prince Johnson est l’un des huit chefs de guerre dont une Commission vérité et réconciliation installée en 2006 préconisait en 2009 qu’ils soient jugés par un tribunal spécial. La mise en oeuvre de ces recommandations se fait toujours attendre.

© Agence France-Presse

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