Date:

Kinshasa, DR Congo – Les combats dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) ont déplacé 237.000 personnes depuis début janvier, a indiqué vendredi le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), se disant « alarmé par l’aggravation de la violence ».

Riche en ressources naturelles, la partie orientale de la RDC est en proie depuis près de 30 ans aux violences de groupes armés, certains locaux, d’autres constitués de miliciens originaires de pays voisins. Le M23 (« Mouvement du 23 mars »), soutenu par le Rwanda et 3.000 à 4.000 soldats rwandais déployés à ses côtés, s’est emparé depuis sa résurgence fin 2021 de vastes pans de territoire dans le Nord-Kivu, jusqu’à encercler Goma, la capitale provinciale.

« L’escalade des affrontements entre les groupes armés non étatiques et l’armée congolaise dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu intensifie l’une des crises humanitaires les plus alarmantes au monde, mais dont on ne parle pas assez, marquée par des violations généralisées des droits humains et des déplacements forcés massifs », indique le HCR dans un communiqué.

Une porte-parole du HCR, Eujin Byun, a expliqué lors d’un point de presse à Genève (Suisse) que « les violences en cours ont fortement limité l’accès humanitaire à court terme », en raison de l’insécurité et des barrages routiers, et « laissé les populations déplacées dans un besoin désespéré d’abris, de nourriture, d’eau potable et de soins médicaux », aggravant des conditions de vie déjà désastreuses.

Ces dernières semaines, le M23, groupe armé considéré par Kinshasa comme un « mouvement terroriste », a gagné du terrain, prenant notamment le contrôle de Masisi, capitale administrative du territoire éponyme situé dans la province du Nord-Kivu. L’armée congolaise, qui s’est dite « déterminée » à reprendre les territoires perdus, mène depuis plusieurs jours des contre-offensives et la situation reste confuse dans plusieurs zones.

L’armée congolaise est appuyée par de groupes « wazalendo », nom signifiant « patriotes » en swahili et désignant une nébuleuse de milices locales pro-Kinshasa.

Vendredi, des affrontements avec détonations d’armes lourdes étaient signalés à Kabingo et Ruzirantaka, localités situées entre les provinces du Nord et du Sud-Kivu, selon des habitants joints au téléphone par l’AFP.

– Violences continuelles –

Du 1er au 6 janvier, des combats intenses dans les territoires de Masisi et de Lubero, dans la province du Nord-Kivu, ont forcé environ 150.000 personnes à fuir leurs maisons, selon le HCR.

Beaucoup d’entre eux ont d’abord cherché refuge dans le territoire de Masisi, au nord-ouest de Goma, la principale ville du territoire, avant d’être à nouveau déplacés au fur et à mesure que la violence s’étendait.

Dans la province voisine du Sud-Kivu, la dernière épisode de violences remonte à Noël dans le territoire de Fizi, où l’armée congolaise indiquait se battre contre une coalition de trois groupes armés locaux (Twirwaneho, Gumino et Makanika). L’armée avait accusé cette coalition de chercher à prendre possession de l’aérodrome de Kiziba à Minembwe.

Aux violences entre communautés dans la région s’ajoutent des troubles liés à la présence de groupes rebelles burundais, tels que RED-Tabara et les FNL (Forces nationales de libération).

Les autorités locales ont signalé le déplacement de 84.000 personnes sur le territoire de Fizi, au Sud-Kivu, selon le HCR.

« Dans les deux régions, les civils subissent des bombardements aveugles et des violences sexuelles. L’utilisation d’armes lourdes dans les zones peuplées a fait de nombreuses victimes civiles, y compris des enfants », a alerté Mme Byun.

« Environ 25.000 personnes déplacées sont retournées à Masisi-Centre à la suite d’une accalmie temporaire de la violence le 4 janvier. Cependant, la reprise des affrontements le 9 janvier a forcé de nombreuses personnes à fuir à nouveau », a-t-elle expliqué, affirmant que les civils sont confrontés continuellement à la violence, y compris le recrutement forcé.

L’appel annuel de fonds du HCR pour la RDC est financé à moins de 10%, sur les 226 millions de dollars demandés.

© Agence France-Presse

Recomended for you

More stories

on the same subject

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Just In

Share post:

same country

This site is registered on wpml.org as a development site. Switch to a production site key to remove this banner.