Lilongwe, Malawi – (AFP) – Le président du Malawi Lazarus Chakwera a annoncé mercredi des mesures d’austérité budgétaire, a demandé davantage d’aide internationale pour lutter contre la faim et laissé miroiter un accord avec les Emirats pour régler les pénuries de carburant, appelant également à contenir les violences politiques.
Le président malawite avait déclaré en mars l’état de catastrophe naturelle dans 23 des 28 districts du pays d’Afrique australe, en raison de l’impact de la sécheresse liée au phénomène climatique El Niño. Celle-ci a détruit les récoltes, menaçant de famine 5,7 millions de personnes.
Bien qu’il ait reconnu « la nécessité de donner la priorité à la sécurité alimentaire », M. Chakwera a prévenu dans un discours télévisé mercredi que le gouvernement allait devoir annoncer des mesures d’austérité à cause de la « situation d’endettement » du pays.
« Je demande votre soutien à ces mesures de réduction des dépenses » publiques, a-t-il déclaré.
Lazarus Chakwera a remercié la communauté internationale qui a apporté des fonds pour faire face à la crise alimentaire, mais a souligné qu’une aide supplémentaire était nécessaire.
« Nous avons encore 1,2 million de personnes touchées qui attendent toujours leur tour pour recevoir de l’aide », a déclaré le chef de l’Etat, élu en 2020.
Il a également évoqué les pénuries de carburant qui affectent le pays depuis des semaines, l’approvisionnement ayant été coupé faute de devises étrangères.
Les pénuries d’essence ont augmenté les coûts de transport, avec un effet d’entraînement sur les prix des biens essentiels et de la nourriture, dans un pays où 70% de la population vit dans une extrême pauvreté.
« Il est temps pour nous d’adopter une approche différente », a déclaré le président Chakwera, expliquant que le gouvernement allait désormais se procurer du carburant dans le cadre d’accords bilatéraux avec d’autres pays.
« Dans un premier temps, j’ai accepté une invitation du président des Emirats arabes unis (…) pour discuter de cela et d’autres questions pour la sécurité de l’approvisionnement en carburant à long terme de notre pays », a-t-il indiqué
Des manifestants ont exigé lundi dans la capitale Lilongwe la démission du ministre de l’Energie en raison de la crise du carburant, entre autres griefs. La manifestation a été interrompue par des dizaines d’hommes masqués armés de machettes et de gourdins avant que la police n’intervienne avec des gaz lacrymogènes.
Sans mentionner cet épisode, le président a condamné « l’émergence d’incidents de violence politique », notamment « les manifestants qui ont été intimidés à Lilongwe ».
« Ces choses ne mèneront notre pays nulle part, et j’appelle la police du Malawi à faire son travail en enquêtant sur chaque incident de violence politique et en traduisant les suspects en justice », a-t-il déclaré.
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