Luanda, Angola – (AFP) – Plusieurs milliers de partisans de l’opposition angolaise ont manifesté samedi dans leur capitale Luanda contre le gouvernement, leur premier grand rassemblement depuis les élections controversées de 2022.
Étroitement encadrées par la police, quelque 4.000 personnes ont marché pacifiquement avec des banderoles critiquant le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) au pouvoir et le président Joao Lourenço, a constaté un journaliste de l’AFP.
La manifestation était organisée par l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita), parti dont la popularité n’a cessé de grimper ces dernières années.
L’Unita a refusé sa défaite aux élections générales de 2022 et a contesté leur résultat en justice, mais la cour suprême du pays a rejeté sa requête.
Les banderoles portaient samedi divers slogans: « Lourenço dégage », « MPLA dégage », « Lourenço le peuple meurt de faim, dégage vous ne faites rien », ou encore « Rien ne va, nous ne voulons plus la dictature «
Nombre de manifestants arboraient les couleurs rouge et vert de l’opposition en défilant dans les rues encadrés par la police, dont des agents à cheval.
Joao Lourenço gouverne le deuxième producteur africain de pétrole depuis 2017 et a souvent été accusé d’autoritarisme par ses opposants.
Le secrétaire général de l’Unita, Alvaro Chikwamanga, a expliqué que la manifestation visait à protester contre « la mauvaise gouvernance de Joao Lourenço ».
« Le peuple angolais meurt de faim, les enfants sont atteints de malnutrition et s’alimentent dans des poubelles alors que notre pays est riche en ressources », a-t-il dénoncé.
Dans la foule, Elisabeth Ana Bela, une étudiante de 24 ans, a affirmé avoir rejoint le mouvement car « la famine est énorme dans notre pays, il faut que les choses changent ».
Une sécheresse record a dévasté les récoltes en Afrique australe cette année, faisant souffrir des millions de personnes de la faim, ont prévenu les Nations unies.
Un autre protestataire, Jose Venancio, 19 ans, a accusé le parti au pouvoir d’être responsable des problèmes du pays.
« Notre pays ne vaut plus rien (…) La famine est devenue comme une seconde guerre et ce n’est pas sérieux avec la gouvernance de MPLA qui ne change rien à la vie de la population », a-t-il estimé.
L’Unita, un ancien groupe rebelle devenu le deuxième plus grand parti politique du pays, a invité la société civile et d’autres mouvements d’opposition à rejoindre la manifestation.
Aux dernières élections, le MPLA avait été reconduit au pouvoir avec 51% des voix, suivi de près par l’Unita avec 44%.
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