Dar es Salaam, Tanzani – (AFP) – Le chef du principal parti d’opposition tanzanien Freeman Mbowe a été arrêté vendredi avec d’autres responsables à quelques jours de la tenue d’élections locales dans le pays, selon son parti Chadema.
« La police a tendu une embuscade à un convoi dans la forêt de Halungu », dans l’ouest du pays, « et a arrêté le président national du parti, Freeman Mbowe, ainsi que plusieurs autres dirigeants qui l’accompagnaient », a déclaré sur X John Mrema, porte-parole du parti.
« La police a emmené nos dirigeants sans dévoiler leur destination, et nous ne savons toujours pas où ils sont détenus ni pour quelles raisons », a-t-il ajouté, appelant à leur libération.
M. Mbowe avait déjà été brièvement arrêté fin septembre aux côtés de dizaines de personnes lorsque la police tanzanienne avait empêché une manifestation de leur parti à Dar es Salam.
La Tanzanie connaît ces derniers mois une intensification de la répression politique.
Le parti Chadema accuse les forces de sécurité d’être impliquées dans les disparitions de plusieurs de ses membres et dans le meurtre d’Ali Mohamed Kibao, un de ses dirigeants retrouvé mort le 7 septembre.
Une responsable du parti a affirmé avoir été enlevée et torturée le mois dernier par des individus qui se sont présentés comme des officiers.
Le scrutin du 27 novembre dans les villes et villages du pays est attendu comme un baromètre du paysage politique avant la présidentielle prévue en octobre 2025.
Il sera le premier test pour la présidente Samia Suluhu Hassan, qui a pris ses fonctions à la suite de la mort soudaine de son prédécesseur John Magufuli en mars 2021.
Mme Hassan avait montré des signes d’ouverture démocratique à son arrivée au pouvoir en mars 2021, en rouvrant rapidement, par exemple, des médias interdits.
Mais la présidente fait face ces derniers mois à de vives critiques, l’accusant de revenir aux pratiques autoritaires de son prédécesseur à l’approche des élections locales de novembre et générales de fin 2025.
Chadema avait protesté mardi face à la presse contre la disqualification « injuste » de plusieurs de ses candidats.
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