Le chef de l’opposition mauricienne Navin Ramgoolam a revendiqué mardi la victoire de sa coalition aux élections législatives dans cette nation insulaire de l’océan Indien, après que le Premier ministre sortant Pravind Kumar Jugnauth a reconnu sa défaite.
Navin Ramgoolam, chef du Parti travailliste âgé de 77 ans et ancien Premier ministre, a déclaré à ses partisans que l’Alliance du changement, qu’il menait pour les législatives, avait remporté une victoire écrasante à l’issue du scrutin qui s’est tenu dimanche.
« J’espère que PKJ (le Premier ministre sortant Pravind Kumar Jugnauth, ndlr) va bientôt démissionner. Il a été battu 60-0 », s’est félicité M. Ramgoolam devant une foule de partisans réunis dans sa circonscription.
« Le pouvoir du peuple est plus fort qu’une dictature », a-t-il encore relevé.
A l’issue de ces élections, 60 députés ont été élus sur l’île Maurice et deux autres sur l’île Rodrigues. Les huit sièges restants sont alloués par la Commission de surveillance électorale pour assurer l’équilibre dans la représentation communautaire.
Les résultats définitifs n’ont pas encore été publiés par les autorités de ce pays, considéré comme une des démocraties les plus stables et les plus riches d’Afrique, mais M. Jugnauth a déjà reconnu lundi sa défaite.
« Nous allons vers une défaite, et c’est encore plus clair que l’Alliance Lepep (qu’il dirigeait pour les législatives) va vers une grande défaite pour l’ensemble », avait-il déclaré à la presse.
M. Jugnauth s’était présenté fort de la conclusion début octobre d’un accord « historique » entre Maurice et Londres sur la souveraineté de l’archipel des Chagos, vu comme un succès majeur pour le gouvernement mauricien après plus d’un demi-siècle de litige.
Mais son espoir de profiter de cet accord dans les urnes a été rapidement douché lorsque des extraits de conversations téléphoniques d’hommes politiques, membres de la société civile, diplomates et journalistes ont fuité sur les réseaux sociaux courant octobre.
MM. Ramgoolam et Jugnauth sont membres de dynasties qui ont dominé la politique mauricienne depuis l’indépendance obtenue du Royaume-Uni en 1968.
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