La Haute cour kényane a rejeté jeudi une affaire contestant la décision du gouvernement d’autoriser la culture et l’importation d’organismes génétiquement modifiés (OGM).
L’exécutif du président William Ruto avait, juste après son arrivée au pouvoir en octobre 2022, levé une interdiction en vigueur depuis dix ans.
Cette décision a suscité l’indignation des groupes de consommateurs et de défense de la biodiversité, et été contestée en justice.
En octobre 2023, un juge du tribunal de l’environnement et de la terre de la même juridiction a statué qu’il n’y avait aucune preuve démontrant un quelconque dommage à la nature ou à la santé humaine de la culture et de l’importation d’OGM.
Ce verdict a constitué la base de la décision judiciaire de jeudi.
Le juge Lawrence Mugambi a déclaré l’affaire “res judicata”, une référence au principe juridique qui empêche de porter plainte lorsqu’un tribunal a déjà statué dans le cadre d’un procès antérieur.
Me Paul Mwangi, un avocat proche de l’opposition et un des principaux requérants de l’affaire rassemblant plusieurs plaintes, a déclaré à l’AFP qu’ils interjetteraient appel de la décision.
L’affaire jugée en 2023 avait été portée par la Law Society of Kenya (LSK), une association professionnelle d’avocats.
Le Kenya avait banni la culture d’OGM notamment pour protéger les petites exploitations agricoles, majoritaires à l’échelle du pays.
Le pays, locomotive économique de l’Afrique de l’Est, avait été critiqué après avoir pris cette décision, notamment par les Etats-Unis, importants producteurs d’OGM.
Le gouvernement justifié l’autorisation de la culture et l’importation de cultures génétiquement modifiées par une saison de sécheresse d’une intensité inédite en 2022 dans le pays.
L’agriculture est l’épine dorsale de l’économie du Kenya, contribuant à 30% au produit intérieur brut et employant environ 80% de la population rurale, selon les chiffres du gouvernement.
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