Des frappes aériennes de l’armée tchadienne dans une contre-offensive contre Boko-Haram ont “fait beaucoup de morts et de blessés” dans les rangs jihadistes, a affirmé jeudi le président Mahamat Idriss Déby Itno dans une interview accordée à la presse présidentielle.
“Nous avons opéré plusieurs frappes aériennes sur la position de l’ennemi qui ont provoqué beaucoup de morts et de blessés”, a-t-il déclaré en tenue militaire, depuis la province du lac Tchad.
Le président Mahamat Déby avait “personnellement” lancé l’opération Haskanite en riposte à une attaque du groupe jihadiste Boko Haram contre l’armée tchadienne, à Barkaram, une île située à l’ouest de Ngouboua, dans le département de Kaya, près de la frontière nigériane.
“Purement militaire et sécuritaire”, l’opération Haskanite lancée fin octobre, “ne vise pas seulement à sécuriser nos paisibles populations (….) Il est question de traquer, de débusquer et d’anéantir la capacité de nuisance de Boko Haram et de ses affidés”, avait assuré la semaine dernière le Premier ministre tchadien Abderahim Bireme Hamid.
Pour combattre les groupes jihadistes, les quatre pays ont mis en place en juillet 2015 une Force multinationale mixte (FMM), de 8.500 hommes évoluant dans le bassin du lac Tchad.
Cette vaste étendue d’eau et de marécage située entre le Niger, le Nigeria, le Cameroun et le Tchad, parsemée d’îlots, abrite les combattants du groupe jihadiste Boko Haram ou de sa branche dissidente, l’Etat Islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap, selon l’acronyme en anglais).
Dans l’interview accordée à la presse présidentielle, le président Déby a déploré n’avoir reçu “aucun soutien” de la part de ces pays voisins.
Il a également souhaité que l’armée “se concentre sur la protection de ses concitoyens et de son territoire” tout en assurant que le Tchad “continuera à lutter contre le terrorisme”.
Les soldats tchadiens sont fréquemment visés par les attaques de Boko Haram dans la région du Lac Tchad.
En mars 2020, le groupe avait mené une offensive sanglante sur une base militaire de la région du lac Tchad, faisant une centaine de morts, les plus lourdes pertes jamais enregistrées par l’armée tchadienne.
Le maréchal Idriss Déby, qui a dirigé le Tchad pendant trente ans, était un habitué du commandement des opérations sur le terrain. Tué au front par des rebelles, son fils Mahamat Idriss Déby, récemment élu chef de l’Etat, avait été proclamé par l’armée président de transition à la tête d’une junte de 15 généraux en 2021.
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