Au moins 25 personnes sont mortes entre l’archipel des Comores et l’île française de Mayotte après le naufrage de leur embarcation, a annoncé lundi l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) dans l’Est et la Corne de l’Afrique.
« L’OIM Comores est attristée d’apprendre la mort d’au moins 25 personnes après le naufrage volontaire de leur embarcation provoqué par des trafiquants au large des îles Comores, entre Anjouan et Mayotte, dans la nuit de vendredi à samedi », a déclaré l’agence onusienne dans un communiqué.
Le bateau transportait une trentaine de personnes, dont 7 femmes, deux enfants de six et deux ans, ainsi que deux nourrissons, d’après le récit des cinq survivants. Ces derniers ont été secourus par des pêcheurs samedi matin.
Deux autres naufrages meurtriers de « kwassa kwassa », nom des pirogues comoriennes, ont eu lieu ces trois derniers mois dans la même zone, où les Comores et Mayotte ne sont séparés que de 70 kilomètres.
Lors de la proclamation de l’indépendance des Comores, Mayotte a choisi de rester en France par deux référendums en 1974 et 1976.
En septembre, un bateau transportant douze personnes à son bord n’avait jamais atteint Mayotte après avoir pris la mer depuis Anjouan. Un mois, plus tôt, en août, huit personnes étaient mortes dans des circonstances similaires.
Le bras de mer séparant l’archipel des Comores de Mayotte, devenu un département français en 2011, est une route migratoire particulièrement meurtrière.
Un an après l’incorporation de Mayotte parmi les départements français, un rapport sénatorial estimait que sur la période de 1995 à 2012, entre 7.000 et 12.000 personnes étaient mortes ou disparues dans une tentative de traversée.
Près de la moitié de la population de Mayotte était étrangère selon les derniers chiffres de l’institut national de statistiques français, en 2017. Parmi ces 123.000 personnes, 95% étaient comoriennes.
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