Les financements internationaux sont insuffisants pour que le bassin forestier de la République démocratique du Congo puisse jouer son rôle dans la lutte contre le changement climatique, selon un rapport publié mardi par deux groupes de recherche liés à l’université de New-York.
Vaste pays d’Afrique centrale classé parmi les plus pauvres du monde, la RDC possède 60% de la forêt tropicale du bassin du Congo, capable d’absorber une immense quantité de carbone, et de nombreux minerais « stratégiques » pour la transition écologique.
Alors qu’elle est encouragée par la communauté internationale à mobiliser ces atouts, la RDC n’a pas reçu les financements attendus, affirme une étude produite par les chercheurs du groupe d’Études sur le Congo basé à l’université de New York, et l’institut congolais Ebuteli.
Les pays les plus riches et les plus pollueurs ont pris l’engagement de mobiliser 100 milliards de dollars par an pour aider les pays pauvres à faire face au changement climatique.
Mais ces financements « profitent davantage aux nouveaux pays industrialisés » comme la Chine, le Brésil, l’Inde, ou l’Afrique du sud, « où sont concentrés également les investissements directs étrangers des pays développés », souligne l’ONG Oxfam, citée dans le rapport.
Par ailleurs, pour ce qui concerne la RDC, entre 2016 et 2020, l’organisme étatique chargé de canaliser les appuis des bailleurs de fonds dans le secteur climatique, n’a obtenu que 220 millions de dollars sur les 1,1 milliard attendus, selon cette étude.
Ce genre de « sous-financement compromet l’appropriation nationale des initiatives visant la préservation des forêts et tourbières », estiment les chercheurs.
Pour accroître son financement climatique, la RDC doit mettre en place « une bonne gouvernance, un climat des affaires adéquat, une stabilité socio-économique et politique, et un cadre réglementaire transparent », ajoutent-ils.
Selon ce rapport, le manque de fonds peut alimenter en RDC l’idée d’un « complot international contre l’État congolais » où celui-ci serait « victime » d’un « échange inégal » dans le cadre de la lutte internationale contre le changement climatique.
© Agence France-Presse