L’une des principales figures de l’opposition en République démocratique du Congo (RDC) a promis vendredi de « barrer la route » au président Félix Tshisekedi qui a annoncé vouloir une nouvelle Constitution et est accusé par ses détracteurs de chercher à se maintenir au pouvoir.
Mercredi, le chef de l’État congolais a promis de désigner, dès 2025, « une commission nationale chargée d’élaborer une Constitution adaptée à nos réalités congolaises et qui ne va plus handicaper le fonctionnement du pays », lors d’un meeting à Kisangani (nord-est).
La Constitution actuelle « n’empêche personne de travailler », a réagi Martin Fayulu, l’une des principales figures de l’opposition, arrivé deuxième lors de l’élection présidentielle de 2018 et troisième en 2023.
M. Fayulu a promis de « barrer la route » au président en exercice s’il tentait de faire adopter une nouvelle Constitution et a appelé le « peuple congolais » à se tenir « prêt », lors d’une conférence de presse à Kinshasa.
« Il n’y aura pas révision ou changement de la Constitution avant les élections de 2028. C’est inopportun », a-t-il ajouté.
Félix Tshisekedi, 61 ans, a été largement réélu pour un second mandat de cinq ans en décembre 2023, à l’issue d’un scrutin contesté par l’opposition.
Adoptée en 2006 par référendum, la Constitution congolaise a déjà été révisée en 2011 par l’Assemblée nationale. Les députés n’avaient pas modifié certains articles sensibles, dont l’un stipulant que le président est élu pour « un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois ».
Cette révision de 2011 avait en revanche porté le scrutin universel à un tour au lieu de deux.
En janvier 2015, des manifestations meurtrières avaient éclaté notamment dans la capitale Kinshasa et la ville de Goma (est), pour protester contre une loi électorale susceptible de permettre à l’ex-président Joseph Kabila (2001-2019) de se maintenir au pouvoir au-delà de deux mandats. Joseph Kabila ne s’était finalement pas représenté pour un troisième mandat.
En RDC, un changement de Constitution doit être approuvé par référendum ou par le vote favorable des 3/5e du Parlement.
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