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Guinea junta leader Colonel Mamady Doumbouya, poses with members of the judiciary at his swearing in ceremony as president of country transion on October 1, 2021 in Conakry. The head of the junta in Guinea, Colonel Mamady Doumbouya, was sworn in on Friday as president of this West African country for a period of transition of still unknown duration and content. (Photo by Cellou BINANI / AFP)

Le ministère public guinéen a requis mercredi cinq ans de prison contre un ancien ministre de la Défense du président Alpha Condé, renversé par un putsch en 2021, pour détournement de fonds publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux et corruption d’agents publics.

Le représentant du ministère public Malick Marcel Oularé a aussi réclamé une amende de cinq milliards de francs guinéens (537.000 euros) contre Mohamed Diané, tout-puissant ministre de 2015 à 2021. Il est écroué depuis 2022 et jugé devant une cour spéciale anti-corruption instituée par la junte désormais au pouvoir.

Le jugement a été mis en délibéré au 18 décembre.

Le représentant du ministère public a dit soutenir les arguments de l’avocat de l’Etat, partie civile, qui avait invoqué auparavant la fortune personnelle de M. Diané, considérablement augmentée entre le début et la fin de ses fonctions. La partie civile a mis en avant l’important patrimoine immobilier de M. Diané, qui lui aurait servi à blanchir le fruit d’agissements illégaux selon elle.

M. Diané a dit garder le silence parce que ses droits étaient “bafoués”. Il n’avait pas d’avocat à ses côtés, ses conseils ayant suspendu leur participation à la procédure pour protester contre le refus de la cour de le relâcher.

M. Diané est l’un des nombreux anciens dirigeants et figures de l’opposition ou de la société civile incarcérés ou inquiétés sous la junte.

Les militaires ont officiellement fait de la lutte contre la corruption réputée endémique en Guinée un de leurs grands combats proclamés.

La junte a ordonné en novembre 2022 d’engager des poursuites contre l’ex-président Alpha Condé et plus de 180 hauts cadres ou ex-ministres notamment pour des faits présumés de corruption.

Elle avait déjà lancé en mai 2022 une action contre M. Condé pour des faits présumés d’assassinats, actes de torture, enlèvements et viols, dans ce pays où la répression des manifestations politiques est souvent brutale.

Le chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya, a assuré qu’il n’y aurait pas de “chasse aux sorcières”. L’opposition dénonce la répression des libertés et l’instrumentalisation de la justice.

© Agence France-Presse

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