Le chef de la junte au Mali, Assimi Goïta, et les colonels auteurs du coup d’Etat de 2020 ont reçu le grade et les insignes de général lors d’une cérémonie lundi à Bamako, a rapporté la télévision d’Etat.
Assimi Goïta est fait général d’armée, avec cinq étoiles, et devient le plus haut gradé du pays. Avant lui, seuls Moussa Traoré, président de 1968 à 1991, et Amadou Toumani Touré, chef de l’Etat en 1991-1992 puis de 2002 à 2012, avaient atteint ce grade, a indiqué la télévision.
Tous deux avaient également accédé au pouvoir après des coups d’Etat en 1968 et 1991.
Lors de la même cérémonie, le général Goïta a accroché les insignes de général de corps d’armée aux épaules des colonels Sadio Camara, ministre de la Défense, Malick Diaw, président d’une assemblée tenant lieu d’organe législatif, et Ismaël Wagué, ministre de la Réconciliation. Un autre colonel, Modibo Koné, chef du Renseignement, est également élevé à ce grade, mais était absent sur les images de la télévision.
Les cinq officiers sont les meneurs du putsch qui a renversé le président civil Ibrahim Boubacar Keïta en 2020. Le fait accompli a été consolidé en 2021 par un second putsch à la suite duquel Assimi Goïta a été proclamé président. La junte dirige depuis sans partage ce pays pauvre et enclavé, confronté à la propagation jihadiste et plongé dans une crise multidimensionnelle profonde depuis 2012.
Une autre figure du régime, le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement, a été élevé au grade de général de division, en même temps que cinq autres officiers.
Le général Goïta a paradé lundi en pickup devant des foules enthousiastes, selon les images de la télévision. Il est pressenti comme probable candidat à une future présidentielle, renvoyée à une date inconnue. Lui-même garde le silence sur le sujet.
Les soutiens de la junte ont pavé la voie à plusieurs années supplémentaires de régime militaire et à une telle candidature présidentielle en mai lors de consultations initiées par le pouvoir et censées proposer des solutions à la crise sécuritaire et politique.
La promotion des colonels au rang de général, ainsi que leur amnistie pour les actes liés aux putschs figuraient parmi les recommandations issues de ces consultations.
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