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En RDC, la région de Beni-Ituri au bord de l’Eclatement.

L’Est de la République démocratique du Congo, précisément la région de Beni-Ituri est au bord de l’éclatement. Les troupes ougandaises (Opération SHUJAA) en RDC ont pris l’espace (Beni-Ituri) dans l’étau des enjeux pétroliers et géopolitiques qui sont en train d’orienter forcément le « Graben Albertine » vers la mer rouge et ce, au moyen de deux pipelines. Le premier relie Lamu (Port du Kenya) et le sud Soudan via Islolo et Nakokek. Le second pipeline envisagé va relier le port de Mombasa (Kenya) au Graben Albertine ou la vallée de la Semliki, riche en pétrole que convoitent les multinationales occidentales (américaines, Israéliennes, françaises, canadiennes, anglaises) qui utilisent le président Museveni. C’est la raison même de lancement des travaux d’asphaltage des routes Kasindi-Butembo-Bunagana-Goma juin 2021.

Les accords bilatéraux signés le 21 avril 2021 entre le gouvernement Congolais et le Kenya, le Rwanda et la RDC le 16 février 2021 et juin 2021 avec l’Ouganda ; s’annoncent ou sont des signes précurseurs et l’obligation de ne pas se tromper d’enjeux et de la vision pour le Nord-Kivu et l’Ituri, deux provinces frappées par l’Etat de siège décrété par le président Félix TSHISEKEDI TSHILOMBO dans les provinces selon l’ordonnance n° 21/015 du mai 2021.

Un paternalisme commercial à l’Est de la RDC

Ces deux provinces frappées par ce décret sont des lieux stratégiques où s’ouvrent les grands corridors vers l’Afrique. C’est pour cela que les rouages s’entrecroisent, que les passions s’en dégagent de façon acharnées. Et cette zone des tempêtes délibérément entretenue au cœur de la région des Grands-Lacs Africains bénéficie curieusement les faveurs des grandes puissances sans compter par-dessus tous des gisements pétroliers ; en plus, le Kivu en général qui est le coffre-fort des minerais à peine ouvert, et il n’est donc pas étonnant qu’il éveille tant des convoitises !

A ce moment où le gouvernement ougandais vient de signer un contrat de 10 milliards de dollars avec le groupe français, le Total Oïl et le grand géant pétrolier chinois pour le gisement du pétrole du lac Albert, un grand meilleur projet pour les Ougandais ; du côté congolais, le Nord-Kivu et l’Ituri jouent le rôle d’intermédiaire dans cette dimension transfrontalière sur base des contrats d’exploitations pétrolières signés entre 2002, 2005, 2007, 2008, 2010 et 2011.

Enjeux globaux de l’énergie

L’Est du Congo Kinshasa (Beni-Ituri) est devenu plus intéressant pour l’industrie pétrolière globale. Ainsi, les sociétés pétrolières internationales majeures sont engagées dans la recherche de nouveaux gisement de pétrole. Et le pétrole du lac Albert et du parc de Virunga est resté dans l’ombre des richesses minières de l’économie industrielle des grandes puissances. Même si, la problématique de l’exploitation du pétrole autour du Lac Albert a été décelée dans cette région frontalier depuis longtemps (1938 par Shell côté ougandais et entre 1952 et 1954 du côté Congolais) ; il a fallu attendre 1997 pour la signature d’un premier contrat d’exploitation entre le gouvernement ougandais et Héritage Oïl pour constater un regain d’intérêt pour le lac Albert et le parc de Virunga.

Les conflits frontaliers entre l’Ouganda et le Congo autour du lac Albert explique pourquoi le président Ougandais Yoweri Museveni est resté au pouvoir plus de 35 ans sans être inquiété par la communauté internationale. Il doit jouer le rôle d’intermédiaire dans cette dimension transfrontalière : « Ressources sur un espace transfrontalier RDC-OUGANDA ». La région de Beni-Ituri a été ainsi transformé en « Self-service » économique et « un espace d’accès à des gisements de matières premières considérés comme d’importance stratégique » pour des grandes puissances en vue de relever leur économie industrielle en faillite. Les accords signés entre l’Ouganda, le Kenya, le Rwanda et le gouvernement Congolais permettent à ces trois pays ayant pour vocation économique de « devenir une sorte d’entrepôt international, où arrivent des marchandises en provenance du Congo et d’où elles sont réexportées après avoir reçu une certaine valeur ajoutée ». De cette vocation découle le projet de créer des zones franches au Rwanda, où aboutiront les matières premières du Kivu. De même pour l’Ouganda, avec le pétrole du lac Albert, Yoweri Museveni crée dans son pays, « une station pétrolière de transit pour des compagnies pétrolières internationales ». De tels projets qui les maintiennent plus longtemps au pouvoir en complicité avec leurs parrains Occidentaux.

 Cette appropriation du pétrole du lac Albert et du parc de Virunga par les compagnies pétrolières occidentales qui nécessitent de diversifier leur approvisionnement en pétrole pour moins dépendre des pays de Golf ; en RDC s’est accompagnée par d’enjeux politiques, des tueries, des massacres ou génocide de la population de Beni-Ituri et de toutes autres atrocités causées à la population autochtone. Le président Félix Tshisekedi et son gouvernement essayent de s’accrocher à un train qui avance à toute vitesse et qu’ils ne peuvent pas contrôler. Au lieu que la population de l’Est du pays attend de la présidence une prise de position forte et engagée dans la restauration de la paix, de ça, on a plutôt l’impression d’être en face d’une complicité tacite, voire ouverte au sommet de l’Etat.

Didier Amani SANGARA pour LNL News

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