Paris, France – (AFP) – De la dissolution surprise de l’Assemblée nationale à la chute du gouvernement de Michel Barnier à la suite d’une motion de censure, voici les moments-clés d’une période politique inédite sous la Ve République.
– 9 juin: coup de tonnerre –
Le 9 juin, le Rassemblement national (RN) sort largement en tête des élections européennes avec 31,37% des suffrages, loin devant les listes macroniste (14,6%) et socialiste (13,83%).
Dans la foulée, Emmanuel Macron dissout l’Assemblée nationale: face à la “montée des nationalistes”, il faut “redonner” aux Français “le choix de notre avenir parlementaire”, dit-il.
– 13 juin: Nouveau Front populaire –
Rapidement, la gauche scelle une alliance sous la bannière du Nouveau Front populaire (NFP). PS, LFI, écologistes et PCF s’engagent, le 13 juin, sur un programme commun “de rupture”.
A droite, le président des Républicains (LR) Eric Ciotti s’allie avec le RN sans concertation interne. Exclu par son bureau politique, il s’accroche à son poste, bouclant même à clé quelques heures le siège du parti gaulliste.
– 30 juin: RN en tête –
Au premier tour des législatives, le RN arrive de nouveau en tête (33,1%).
Un “front républicain” s’organise. Le 2 juillet, plus de 200 candidats du NFP ou du camp macroniste se désistent en faveur des mieux placés pour faire barrage à l’extrême droite.
– 7 juillet: trois blocs sans majorité absolue –
La stratégie fonctionne: le NFP sort en tête du second tour (193 députés), devant les macronistes (166). Le RN se renforce (123 élus et trois apparentés, contre 89 auparavant) mais reste loin du pouvoir.
Aucun des trois blocs n’approche de la majorité absolue. La France entre dans l’inconnu politique.
– 10 juillet: l’appel de Macron –
Après avoir refusé la démission du Premier ministre Gabriel Attal (finalement acceptée le 16), Emmanuel Macron demande aux “forces politiques républicaines” de “bâtir une majorité solide” pour gouverner, scandalisant la gauche qui revendique Matignon.
– 18 juillet: Yaël Braun-Pivet au perchoir –
Le 18 juillet, Yaël Braun-Pivet, présidente sortante de l’Assemblée, est réélue grâce à une entente entre droite et macronie face au candidat de la gauche André Chassaigne (PCF).
Le 20, le camp présidentiel obtient six des huit présidences de commission tandis que l’Insoumis Eric Coquerel retrouve la présidence de la commission des Finances. Le NFP est majoritaire au Bureau de l’Assemblée.
– 23 juillet: Lucie Castets candidate –
Haute-fonctionnaire, engagée dans la défense des services publics, Lucie Castets est désignée, le 23 juillet, par le NFP comme candidate pour Matignon. Elle fait activement campagne.
Emmanuel Macron indique qu’il ne désignera pas de Premier ministre avant la fin des Jeux olympiques.
– 26 août: option Castets écartée –
Après avoir consulté les forces politiques, le président écarte le 26 août l’option d’un gouvernement mené par Mme Castets, au nom de “la stabilité institutionnelle”.
L’hypothèse d’une nomination de Bernard Cazeneuve, ex-Premier ministre de François Hollande, agite à gauche. Parmi les autres noms qui circulent, Xavier Bertrand, ex-ministre de Nicolas Sarkozy et président des Hauts-de-France, ou Thierry Beaudet, président du Conseil économique, social et environnemental.
– 5 septembre : Barnier Premier ministre –
Le 5 septembre, le président nomme à Matignon l’ancien commissaire européen Michel Barnier.
L’ex-ministre de droite de 73 ans entame des consultations au centre et à droite.
– 21 septembre: un gouvernement marqué à droite –
Le 21 septembre, Emmanuel Macron nomme les 39 membres du gouvernement Barnier, marqué à droite, avec à l’Intérieur le conservateur Bruno Retailleau.
Seule prise de gauche, le ministre de la Justice Didier Migaud.
– 4 décembre: Barnier renversé –
La préparation des textes budgétaires éprouve durement la fragile coalition de Michel Barnier.
Le 2 décembre, il engage la responsabilité de l’exécutif devant l’Assemblée nationale pour faire adopter sans vote le projet de budget de la Sécurité sociale (article 49.3).
Le 4, une motion de censure déposée par la gauche recueille, grâce au soutien du RN, 311 voix sur les 288 nécessaires. Michel Barnier est contraint de présenter sa démission à Emmanuel Macron.
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