Un tribunal militaire ougandais a jugé lundi 16 membres du parti d’opposition coupables de “possession illégale d’explosifs et de trahison” dans des “circonstances douteuses”, selon leur avocate.
“Seize membres de la Plateforme d’unité nationale (NUP) ont été condamnés par le tribunal militaire après avoir plaidé coupables” a déclaré Shamim Malende, avocate du parti.
Selon l’accusation, les 16 individus, ainsi que d’autres toujours en fuite, ont été trouvés entre novembre 2020 et le 12 mai 2021, lors d’élections générales dans le pays, en possession d’explosifs, ce qui est réservé à l’armée.
Les circonstances entourant la plaidoirie de culpabilité des individus lundi 14 octobre sur des accusations qu’ils avaient précédemment niées sont “douteuses”, a estimé Mme Malende auprès de l’AFP.
Quelques heures avant leur condamnation, l’ancien chanteur et figure de l’opposition Bobi Wine, de son vrai nom Robert Kyagulanyi, a affirmé que le groupe avait été contraint de plaider coupable et de demander une grâce présidentielle.
L’audience a été interdite aux journalistes.
Les 16 individus, qui ont passé quatre ans en détention, comparaîtront à nouveau devant le tribunal mercredi pour entendre leur sentence.
L’Ouganda, pays d’Afrique de l’Est de la région des Grands lacs, est dirigé d’une main de fer depuis 1986 par Yoweri Museveni.
Les autorités ougandaises sont régulièrement pointées du doigt par les organisations de défense des droits humains.
En 2021, lors de la dernière présidentielle, entachée de fraude selon l’opposition, des manifestations contre une énième arrestation de Bobi Wine avaient été violemment réprimées par les forces de l’ordre, faisant au moins 54 morts.
Les opposants condamnés lundi “ont été victimes de chantage de la part des agents de l’État,” a déclaré Bobi Wine à l’AFP.
“Quoi que fasse le gouvernement de Museveni, un jour, tous ceux qui sont sous son commandement, y compris lui-même (Museveni), devront rendre des comptes,” a-t-il ajouté.
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