Pour l’Eglise catholique romaine, la canonisation répond aussi à des enjeux politique et économiques. Et de toute évidence, l\’Église catholique a réussi à développer une doctrine qui affirme que « ceux qui ont été riches et heureux dans ce monde seront malheureux dans le monde après la mort, mais qu’il est possible d’y remédier en faisant preuve de générosité ». Ainsi, les reliques des saints ont permis à l’Eglise catholique romaine de récolter de Fonds.
Canonisation des saints dans chaque pays
Il y a deux siècles, environ 65 % des saints étaient italiens, ce qui ne ferait plus sens aujourd\’hui. Si l\’Église catholique veut conserver son caractère universel, elle doit offrir une vision internationale de ses saints.
Dans tous les pays, la canonisation des saints permet aux autochtones de reconnaître leurs figures héroïques. Mais plaider la cause d’un saint nécessite d’exercer une pression politique sur le Vatican. Des dizaines de milliers de postulants attendent la sanctification, ce qui suggère que tous n\’ont pas la capacité d\’être sanctifiés et peuvent prendre plus de temps que la moyenne de dix ans.
Plaider la cause d’un saint nécessite de disposer de fonds importants
Quels sont les motivations et le coût de fabrication d’un saint ?
Serait-il le cas en RD Congo pour la visite du pape François à la fabrique des saints ?
Même si le processus de sanctification coute cher,150 000 euros voire bien plus, les saints et leurs reliques drainent une économie importance et répondent à différents besoins politiques, analyse l’auteur du livre La Fabrique des saints (Atlande, 2021). Si la canonisation vient couronner la vie édifiante menée par un ou une croyante, elle répond aussi à des enjeux politiques.
Lors d’une canonisation, l’Eglise choisit de mettre en avant la vie d’une personne remplissant un certain nombre de critères les vertus dites théologales et cardinales) et crée une légende autour d’elle dans un but bien précis.
En République démocratique du Congo, cet honneur peut être attribué à deux personnes : l’archevêque Christophe MUZIHIRWA, assassiné par les troupes rwandaises et son successeur Emmanuel KATALIKO, archevêque de Bukavu. Les deux hommes de Dieu avaient consacré leur vie pour libérer le pays de ses ennemis. Ils interviennent comme un « symbole fort dans leur diocèse » et pour les chrétiens catholiques de l’Est du pays. Ils revêtent une fonction économique et politique importante.
Y a t – il quelqu’un d’autre ?
Certains saints prennent des dimensions économico-politiques similaires, comme l\’ambassadeur italien, tué à Goma lors d\’une mission de service. L’Eglise peut l’introniser pour essayer de s’attirer les faveurs économiques de sa famille.
© Didier Amani Sangara, LEO NJO LEO NEWS
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