Le 4 avril, François Beya a été transféré de l’Agence nationale de renseignement (ANR) à la prison de Makala, où il a été autorisé d’être visiter par les membres de sa famille, dont sa fille, sa femme et son frère aîné, Constantin Tshiyombo.
Des parents et amis politiques de Beya, qui est incarcéré dans le pavillon 1, sont venus le voir dans la cellule que sa famille avait installée et approvisionnée avec un réfrigérateur plus tôt cette semaine. C\’est dans la cour de la prison que Beya accueille ses visiteurs.
Bien que les accusations portées contre Beya n\’étaient pas rendues publiques, Beya a été gardé pendant deux mois à l’ANR pour motif d\’avoir porté atteinte à la sécurité de l’État. Les partisans de Tshisekedi ont aussi pointé du doigt l\’accusation selon laquelle Beya a brisé la bonne relation entre le chef de l’État avec de nombreux membres de sa famille biologique et ainsi que politique. Quelques détails concernant ses différentes auditions ont également été révélés par Beya.
Arrêté à son domicile de Kinshasa le 5 février, il a fallu attendre deux semaines avant d’être interrogé par les autorités. Beya n’a eu que deux auditions à l’ANR. Le 23 février, il a été soumis à sa première série d’interrogatoires. Comme il le raconte, il a d’abord été accusé de manipuler les flics à son profit. Lorsqu’il a demandé la construction d’un poste de police près de sa propriété à Mitendi, Kinshasa, l’affaire a été révélée.
Au courant de l’entretien, l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila a été évoqué. François Beya était bien connu dans les services de sécurité à la fin des années 1990, ayant été nommé directeur de cabinet de Didier Kazadi Nyembo peu après la prise du pouvoir par Laurent Kabila. Georges Leta a remplacé Beya à la tête des services de sécurité, bien que Beya soit restée une partie intégrante de l’organisation. Ainsi, les enquêteurs de l’ANR l’ont accusé de ne pas avoir coopéré de manière adéquate à l’enquête qui a abouti à la peine de mort pour 30 personnes, dont Georges Leta et le conseiller à la sécurité de Laurent Kabila, Constantin Nono Lutula, en 2003.
Beya a expliqué que des caméras ont été installées à de nombreux endroits de la cité de l’Union africaine, y compris au siège du Conseil de sécurité nationale. Malgré ses explications, les proches de Tshisekedi l’accusent d’une défaillance dans la protection et sécurité du président.
Pour conclure, il a été interrogé sur un camp d’entraînement sur l’avenue Nguma, Macampagne à Kinshasa qui aurait formé un commando personnel. Lors de la deuxième audience, qui a eu lieu le 5 mars, les enquêteurs ont de nouveau soulevé ce sujet mettant en place une confrontation entre Beya et un membre présumé du centre. Au cours de ces séances, le détenu a signé un enregistrement minute par minute de ce qui a été dit.
Avant la procédure à l’ANR, l’antagonisme entre Beya et Jean-Hervé Mbelu Biosha était très évident. Mbelu avait été nommé le 7 décembre et avait personnellement supervisé l’opération qui avait abouti à l’arrestation du 5 février.
Inzun Kakiak, qui avait précédemment remplacé Kalev Mutond, a nommé François Beya comme son adjoint en 2019, et c’est François qui a joué un rôle clé dans cette nomination. L’un de ses cousins de l’ère Mobutu, le Professeur Mabi Mulumba, ancien chef de la Cour des comptes et premier commissaire d’État, lui avait offert le nom de Mbelu.
Le général Lucien-René Likulia Bakumi, nouveau chef du parquet militaire, a pris en charge l’affaire. Après l’arrivée de Beya le 5 avril, la première audience à Makala, présidée par le magistrat Alpha Limbaya, auditeur du tribunal militaire de la garnison de Kinshasa, a eu lieu. Il s’agissait principalement du contenu des procès-verbaux ANR.
On lui a également demandé pourquoi Joseph Kabila avait demandé son consentement pour chacune de ses excursions, selon l’un des membres de la famille Beya. Les assistants de Tshisekedi l’avaient réprimandé pour sa proximité avec l’ancien président, avec qui il avait maintenu un lien vital dans les coulisses du pouvoir. Lorsque Beya était en charge de la Direction générale des migrations, la DGM était une puissante sécurocrate.
Le 8 avril a été réservé à une autre audience. Des entretiens ont été menés cette semaine avec les quatre complices de Beya, qui ont été transférés à la prison militaire de Ndolo le 4 avril.
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