RDC : Lettre de Didier Amani Sangara adressée au président Félix TSHILOMBO.
M. le président de la République démocratique du Congo,
On ne peut pas avoir un demain meilleur si on reste esclave d’hier. Il est temps de changer le leadership Congolais et pousser les limites. Devenons des crayons qui écrivent le bonheur du peuple congolais et des gommes qui effacent les erreurs du passé de l’élite congolaise. Devenons le changement que nous désirons pour la RDC, notre beau pays.
À l’évidence, la classe politique congolaise a failli face à ses responsabilités à organiser une société viable. Captivée par les luttes du pouvoir et du positionnement politique, elle s’embourbe. Il serait donc déterminant qu’un groupe conscient du dérapage politique et sociétal de la nation prenne ses responsabilités, agisse et se mette à la tâche ardue de corriger la déchéance morale et la dépravation de valeurs qui ruinent la société congolaise entière. Cependant, la diligence de l’action est essentielle, car le temps a cessé d’être notre allié. Il faudrait agir dès maintenant ou subir durement, car laisser la situation évoluer telle qu’elle est, condamnerait des générations à venir à l’ignorance, à la misère et à la soumission esclave.
Comme pour une équipe de football, remarquons qu’à 31 ans, on est incapable d\’assurer l\’intégrité du territoire et la protection de la population contre les agressions armées. Eh bien, les jeunes vrais ou faux diplômés pullulent les rues et les bandes armées. Soyons sérieux. L’affectation à la sécurité du pays d’un budget suffisant ou conséquent serait une priorité. Pendant qu’on retraite honorablement les militaires de plus en plus embourgeoisés et sédentaires, la première vague de jeunes de 18 à 35 ans (avec forte idéologie nationale) serait en train de terminer sa formation et d’être intégrée dans des camps militaires fortifiés et construits conséquemment hors des villes et villages dans de sites stratégiques avec logistique imposante. La formation continue y serait assurée, la mise à niveau et le recyclage par des experts alliés provenant des pays aux ambitions étudiées et mesurées. Les accès aux sites devraient être aménagés, construits et macadamisés. Les hôpitaux, les écoles, les marchés, les gymnases, les champs de tirs, des terrains pour exploitation agricole … seraient toujours privilégiés aux abords desdits camps militaires. Ensuite, les jeunes qui terminent on sait dans quelles conditions les humanités et qui acceptent de passer par la formation militaire peuvent être accueillis dans des facultés universitaires préférentielles ayant trait à la construction, balistique, électronique, électricité, mécanique … adaptées à l’armée et à la technologie moderne.
Mr le président, quel militaire refuserait de prendre sa retraite si on lui garantissait 100 ou 200$ le mois ? Quel jeune servirait le groupe armé s’il gagnait comme recrue 200 ou 300$ le mois ? Il faut de moyens pour débarrasser de l’armée la gangrène, les navets, les hors-la-loi recrutés à la va-vite. L’histoire de la République démocratique du Congo a déjà montré qu’une armée dont les hommes sont sous-équipés et sous-payés est le plus sûr moyen d’aboutir à l’insécurité. Elle représente un danger pour la sécurité de la population. Le succès de la réforme des systèmes de sécurité exige un soutien financier accru ainsi que l’amélioration de l’efficacité de la gouvernance à travers une lutte vigoureuse contre la corruption et les détournements de fonds publics au sein du système de sécurité.
Démobiliser c’est accompagner, encadrer et surveiller les gens pouvant éventuellement servir des réservistes. Certains ! Pas les brebis galeuses recrutées sur base des conditions claniques ou régionales du recruteur. Pas ces tirailleurs et cette chair à canon (presque ramassés ou recrutés de force) appelés depuis une trentaine d’années « soldat ».
La création d’un état-major permanent des opérations de sécurité intérieure, de renseignement et de lutte contre les groupes armés ou le terrorisme s’avère importante. Pour notre cas, il faut au préalable une armée dissuasive. Sinon, préparons-nous à l’esclavage pire que celui-ci.
Merci pour la compréhension M. le président.
Didier Amani Sangara