Burkina Faso : Paul- Henri Damiba relèvera-t-il le défi sécuritaire imposé dans le pays par les Jihadistes ?
La lutte contre l\’insécurité était parmi les actions promises par le colonel putschiste depuis le 24 janvier. Le temps passe, la réalité sur terrain continue à inquiéter.
Au pouvoir depuis le 24 janvier, le colonel Damiba a fait rêver certains Burkinabés impatients de retrouver la vie normale. Il est très tôt d\’évaluer le règne de ce nouvel homme fort du pays des hommes intègres. Le Burkina Faso est confronté au défi sécuritaire depuis plusieurs années. La chute du régime Kaboré ne semble pas apporter solution à ce défi. Selon nos sources d\’information, la route qui mène vers le village Djibo est bloqué par les Jihadistes. Une mesure à impact négatif et direct sur les populations qui dépendent principalement de cette artère pour l\’approvisionnement en biens de premières nécessités. Il est donc évident que le village Djibo est complètement coupé de contrôle du gouvernement central. Les Jihadistes y règnent en seuls maîtres de terrain en perturbant les circulations et obligeant même à plusieurs véhicules d’opérer un demi-tour. Une stratégie Jihadiste pour soulever les populations contre les nouvelles autorités ? Loin de fournir une réponse évidente ; mais l\’impatience des populations n\’a pas tardé à éclater. Les tensions des populations montent car la vie est devenue insupportable. Le village est dans une carence des denrées de première nécessité.
DEFI PERMANENT
Défi inaltérable, l\’insécurité s\’est multipliée dans ce pays du Sahel depuis 2015. On se rappelle encore que la question sécuritaire était parmi les enjeux majeurs de dernières élections présidentielles et législatives de 2020. A ce jour, l\’insécurité dans le pays concerne la quasi-totalité des communautés locales.
D\’ailleurs, le haut commissariat des nations unies pour les réfugiés a révélé un chiffre étonnant de déplacés internes. Plus d\’un million de personnes sont déplacées à la suite des attaques Jihadistes. Malgré le chapelet de bonnes intentions de l\’ancien président Roch Christian Kaboré ; les lignes n\’ont pas bougé. Le président Kaboré avait promis de faire de la question sécuritaire et réconciliation sont cheval de bataille ; mais les bonnes intentions n\’étaient pas suffisantes.
Le principe des représailles n\’est pas sans conséquence. Les populations sont les premières victimes car, elles sont forcées au déplacement, dormir à la belle étoile sans biens de premières nécessités. En plus le réseau de communication est perturbé ou simplement coupé.
Encore Djibo, connu comme épicentre des violences et attaques jusqu\’à l\’élection présidentielle de 2020. Depuis là, une accalmie s\’est imposée dans la zone. Mais à l\’étonnement de la population, les violences refont surface. Tout serait parti de l\’interdiction militaire de sortir de la ville avec les vivres ; est ce qu\’une stratégie de représailles contre les Jihadistes ? Tout semble clair qu\’il Ya une volonté de couper le ravitaillement de Jihadistes.
DAMIBA, HOMME DU TERRAIN
Le colonel Damiba est aussi connu comme un homme de terrain. Depuis son accession au pouvoir il a plusieurs fois effectué de descentes en brousse une façon de changer le narratif de communication vers le résultat concret. Le 26 février un des proches du putschiste, le colonel Naon Daba en sa qualité de porte parole du mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration; en pleine conférence de presse il communique les actions de son régime. Ce porte parole affirme suivre la situation de Djibo et de tout le pays pas à pas. En plus, son régime fait beaucoup face à cette guerre imposée. La population est dans tous les droits d’espérer voir le terrorisme éradiquer complètement. Mais le porte-parole rappelle qu\’on ne peut pas rêver éradiquer le terrorisme du jour au lendemain.
Le colonel Damiba reste convaincu que la paix se gagnera par la fédération de toutes les forces civiles, militaires et politiques. Le dialogue occupe une place importante dans sa politique. C\’est dans cette logique que ce putschiste abordable a rencontré les forces religieuses pour une conscientisation intégrale.
Djibo n\’est pas la seule ville ciblée, mais plusieurs autres villes du nord sont ciblées. A l\’instar de la ville de Thiou. Une ville située à quelques kilomètres de Mali s\’est vidée de ses populations la semaine dernière pour donner suite à un ultimatum lancé par les Jihadistes.
La paix ou la chute, Damiba n\’a pas d\’option, il est condamné à donner la paix dans le pays s\’il veut sauver son régime. Pas de paix son régime va sombrer car les populations vont commencer à se plaindre. Les Burkinabés n\’ont pas oublié que Damiba a promis de rétablir l\’intégrité du territoire.
REDACTION LNL NEWS